La version mexicaine du classique québécois La Grande Séduction vient tout juste de débarquer sur Netflix. Encore plus que son remake français, et autant que son jumeau du Canada anglais, l’opus mexicain de cette fable où un groupe de villageois sont prêts à tout pour embaucher un médecin dont la présence leur garantira un emploi après des années de misère, est délicieux.
La trame narrative, et même certaines prises de vue, sont quasi identiques au film original, à la différence, bien sûr, qu’on y ajoute une touche locale qui assure le succès de cette version.
Pas de surprise, donc, pour ceux qui ont déjà vu le film original, sorti en salles il y a 20 ans.
Dans la mouture mexicaine du film, on remplace Sainte-Marie-la-Mauderne par la petite île pittoresque de Santa Maria, qui peine à vivre de la pêche. Seule l’arrivée d’un médecin dans le village permettrait à une usine d’emballage de poisson d’y installer une deuxième machine et ainsi sauver la population, contrainte à encaisser son chèque tous les premiers du mois – avec la honte qui vient avec, nous rappellera le personnage principal, dans le poignant monologue qui mène au dénouement de l’intrigue.
Le médecin est aussi un peu moins frais chier que le chirurgien esthétique campé par David Boutin dans le film original; la raison de son arrivée à Santa Maria un peu moins rigolote. Et comme on est au Mexique, le criquet a laissé place au football américain. (Gros, gros coup de cœur pour les uniformes faits maison…!)
L’histoire toute simple de La Grande Séduction, son humour bon enfant et l’universalité de ceux-ci font en sorte que la magie opère partout où elle se déroule, ou presque.
Parce que la Grande Séduction, c’est avant tout une histoire de dignité humaine, le récit d’un peuple qui cherche à s’autodéterminer et la quête du bonheur et de l’accomplissement de soi.
Peu importe où on se trouve dans le monde, on se reconnaît dans ce message.
C’est la beauté de l’œuvre originale, dont on est fiers quand on sait qu’elle trouve écho ailleurs à travers la planète.