On croirait voir un magnifique scarabée bleu vif. Plus tard, on s’imagine dans un vaisseau spatial. Puis, dans une râpe à fromage. Enfin, on discerne les contours d’un dieu bouddhiste ou hindou. Les clichés de James Dean Trépanier font voyager, au sens propre comme au figuré: le photographe amateur a immortalisé la totalité des 68 stations de métro en les photographiant à 360 degrés.
Il aura fallu plus de deux ans au Montréalais pour compléter sa série Métro360 Montréal, qu’il a récemment publiée dans un livre en format magazine ou pour table à café.
En tout, 160 clichés dépeignent de façon aussi inusitée qu’artistique les stations foulées par des milliers de passagers chaque jour dans la métropole.
Certaines images permettent rapidement d’identifier les stations, alors que le photographe y a inclus des éléments distinctifs; d’autres méritent d’être observées plus longuement afin de révéler le lieu où elles ont été prises.
Les plus observateurs remarqueront des prises de vue dans un ascenseur, un téléphone public ou une poubelle, entre autres.
Surmonter sa peur
Le projet Métro360 Montréal est d’abord né du désir de M. Trépanier de surmonter son agoraphobie et son anxiété sociale, lui qui se remettait difficilement de problèmes de santé.
Pour tenter de combattre ce stress, il s’est mis, un peu par hasard, à photographier des stations de métro avec un appareil Insta 360, en décembre 2021.
« En fait, je devais rencontrer une amie au centre-ville, raconte le principal intéressé. Après notre rencontre, je me suis mis à prendre des photos pour le plaisir, pour me forcer à rester dehors. »
« Je suis passé par la station Peel, où une pastille a attiré mon attention. Je l’ai pris en photo, tout bonnement. C’est quand je suis rentré chez moi et que j’ai commencé à m’amuser avec mes images que j’ai eu un déclic. J’ai trouvé ça bien hot », ajoute-t-il.
Cette première photo, source d’inspiration pour la suite du projet, est d’ailleurs encadrée et mise bien en évidence chez lui.
« La prise de photo est facile, tout le monde peut faire ça. C’est le traitement des images, pour arriver au résultat final, qui est plus un défi. Tu as des milliers de possibilités et c’est ce qui rend le projet vraiment unique », confie M. Trépanier.
C’est au cours de l’hiver 2024 que la série a finalement pu être complétée.
« Le défi a vraiment été de prendre des photos quand les stations étaient presque vides, relate le photographe. Je descendais du métro, j’attendais que les gens sortent, je faisais ma photo, et j’embarquais dans le train suivant! »
Certains voyageurs se retrouvent tout de même sur les photos, mais bonne chance pour les reconnaître!
Comme M. Trépanier est au centre de chaque image, parce que ce qui est devant lui se trouve au-dessus et ce qui se trouve derrière lui est en-dessous, toutes les images sont également des autoportraits.
Le début de quelque chose de plus grand
Après avoir auto-édité un ouvrage avec ses œuvres, James Dean Trépanier rêve de créer une exposition numérique dans la métropole, où les différents clichés de chaque station pourraient être répartis selon les lignes de métro existantes.
Il aimerait également que sa série d’images donne naissance à un projet planétaire, et caresse l’ambition de répéter l’expérience dans les réseaux souterrains des plus grandes villes du monde.