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Confronté à un réseau social qui a finalement – et très timidement – réagi au torrent de mensonges, de demi-vérités et de messages manipulateurs qu’il y déverse tous les jours, le président américain Donald Trump a signé jeudi un décret visant à retirer à Twitter, mais aussi aux autres réseaux sociaux, certaines protections juridiques les empêchant d’être poursuivis pour le contenu qui est publié sur leurs plateformes.

Il fallait s’y attendre: après tout, le président des États-Unis, celui-là même qui doit normalement représenter l’autorité politique suprême du pays, n’a-t-il pas affirmé à maintes reprises, au début de la pandémie, que la COVID-19 « est comme une grippe », et « qu’elle disparaîtra bientôt, par miracle »? Selon un récent sondage du Pew Research Center, la confiance des Américains envers les scientifiques et les autorités médicales a augmenté depuis le début de la crise sanitaire, mais cet appui est divisé en fonction des allégeances politiques.

Ces dernières semaines, le gouvernement américain n’a pas seulement accusé la Chine d’être responsable de la pandémie. Il a plus discrètement mis la hache dans un programme de recherche sur les chauves-souris et le coronavirus qui était en cours depuis plus de 10 ans.

Pour la première fois de l’histoire récente des États-Unis, la date de l’élection présidentielle américaine, prévue le 3 novembre, sera-t-elle reportée? Selon une enquête du Pew Research Center, la pandémie de coronavirus pourrait avoir un impact important sur la tenue de cet important processus politique. C’est du moins l’avis de 66% des personnes sondées, et une majorité des répondants proposent d’accroître la participation en favorisant le vote par la poste.

La liberté journalistique était déjà menacée, que ce soit par les gouvernements de droite, par les entreprises, ou encore par le crime organisé. Voilà que la pandémie de COVID-19 s’abat sur le métier, avec les pertes de revenus, les fermetures et les mises à pied que cela laisse supposer. Pour Reporters sans frontières, qui présente son classement 2020 de la liberté de presse, les 10 prochaines années seront cruciales pour assurer la survie de la profession.

Le président américain a beau s’auto-congratuler tous les jours lors de ses séances de breffage officielles, à la Maison-Blanche, ses électeurs jugent qu’il a en fait été trop lent à réagir à la pandémie de COVID-19, une crise sanitaire sans précédent depuis un siècle qui a maintenant fait plus de 40 000 morts et trois quarts de million de malades au pays de l’Oncle Sam.

Il se sera battu jusqu’au bout, mais la deuxième fois n’aura pas été la bonne: le sénateur « socialiste » du Vermont, Bernie Sanders, a annoncé mercredi qu’il abandonnait la course à l’investiture démocrate en vue de l’élection présidentielle américaine de novembre. C’est donc l’ex-vice-président Joe Biden, qui dispose d’une forte avance dans la course aux délégués, qui affrontera le président Donald Trump cet automne.

La prestigieuse revue américaine Science aura rarement vu un éditorial aussi vitriolique: dans l’édition du 13 mars, son rédacteur en chef se lance dans une attaque à fond de train contre l’administration Trump et sa gestion bâclée de la lutte au coronavirus. 

Voilà longtemps que le public américain voit le président Donald Trump selon un angle négatif, que ce soit en raison de son tempérament, ses actions, ou encore ses messages publiés sur Twitter. Un nouveau sondage effectué aux États-Unis démontre toutefois la dichotomie entre le jugement de ses actes comme chef d’État, vus de façon positive à seulement 15% des répondants, et son taux d’approbation en vue de la prochaine élection présidentielle, où il est tout sauf déjà battu.

Un sondage publié cette semaine contient une bonne et une mauvaise nouvelle. La bonne: en dépit de l’avalanche de désinformation autour du coronavirus depuis deux mois, une majorité d’Américains voient clair à travers l’écran de fumée. La mauvaise: les républicains sont divisés sur qui croire, entre Trump et les experts médicaux.