L’impact des nouvelles « trompeuses » pourrait être passé sous le radar des chercheurs qui, ces dernières années, ont surtout analysé la désinformation sur les réseaux sociaux à partir des partages des nouvelles qui sont carrément fausses.
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Les agents conversationnels ont un potentiel pour vérifier certaines informations fausses, mais sont limités par les bases de données sur lesquelles ils s’appuient, et par leurs propres tendances à « inventer » des réponses. Même les plus efficaces de ces modèles sont encore loin derrière les vérificateurs humains.
Les personnes interrogées, écrit la chercheure, « ont découvert que leur conjoint croyant en QAnon agissait souvent avec ses croyances d’une façon qui nuisait à leur relation, soit par son prosélytisme, soit en disant des choses qui n’étaient pas ancrées dans la réalité, ou en utilisant une rhétorique de plus en plus haineuse ».
L’équipe a aussi constaté que la majorité de la désinformation en lien avec les relations taïwano-américaines circulait principalement au sein de groupes politiques alignés sur la Chine, ainsi que des groupes conspirationnistes basés aux États-Unis.
D’une part, les gens qui utilisent fréquemment les réseaux sociaux pour chercher de l’information en santé sont les plus susceptibles de croire à de fausses informations; mais d’autre part, très peu de gens disent avoir confiance dans l’information en santé qui leur est donnée sur les réseaux sociaux.
Selon les chercheurs, plusieurs élèves ont amélioré leur capacité d’évaluation de la crédibilité des sources d’information et sont devenus en mesure d’expliquer comment ils pouvaient identifier des techniques de manipulations, le tout de façon plus sophistiquée.
Que l’écosystème de la désinformation en santé soit lucratif en ligne, en partie grâce à la « monétisation » des contenus que permettent les grandes plateformes, n’est évidemment pas une découverte.
Les cinq chercheurs reconnaissent toutefois une grosse limite à leur expérience: dans le contexte de la lutte à la désinformation, si on choisissait de donner de l’argent, qui paierait?
Les faussetés prennent souvent la forme de graphiques dont on prétend qu’ils « démontrent » l’inexistence du réchauffement. La plupart du temps, la source n’est pas citée, ou bien il s’agit d’un graphique montrant des dates très soigneusement choisies (en anglais, on parle alors de cherry picking : ne retenir que les données qui nous arrangent).
On est devant des groupes qui, pour défendre leur idéologie, ont désormais un intérêt personnel ou politique à miner la légitimité des régimes démocratiques. Et la désinformation les sert bien —avec un coup de pouce des algorithmes des réseaux sociaux.