Browsing: fausses nouvelles

Quel est l’impact des initiatives de vérification des faits qui se sont multipliées ces dernières années, incluant le Détecteur de rumeurs? Comment éviter que ces efforts ne prêchent qu’aux convertis?

Le mouvement international des médias vérificateurs de faits, dans lequel s’inscrit le Détecteur de rumeurs, n’est pas la seule chose qui, dans le contexte de la crise des fausses nouvelles, a continué de grossir depuis l’an dernier. « Ces jours-ci, on a l’impression que tout le monde veut organiser son congrès » sur la désinformation, ironisait Alexios Mantzarlis mercredi dernier, en ouvrant le cinquième congrès mondial Global Fact.

Une autre année, une autre déclinaison du « simulateur » de surveillance de masse Orwell. Après la première mouture de novembre 2016, voilà que les développeurs du studio allemand Osmotic Studios remettent ça avec Ignorance is Strength, qui s’intéresse cette fois aux fausses nouvelles et à leur impact bien réels.

S’allier à d’autres médias pour lutter contre les fausses nouvelles: une initiative qui a permis au journal Le Monde d’élargir son audience et d’obtenir une plus grande portée des nouvelles les plus importantes. Il s’agissait d’une collaboration avec 32 autres salles de rédaction pendant les élections françaises de l’an dernier.

Si les fausses nouvelles voyagent plus vite que les vraies, comme l’a (à nouveau) souligné la semaine dernière une étude qui a fait beaucoup parler d’elle, c’est parce que « la polarisation est un excellent modèle d’affaires ».

Elles ont fait beaucoup parler d’elles, mais les fausses informations propagées par les réseaux sociaux auront peut-être moins d’impact qu’on ne le craint: en politique du moins, il semble qu’elles rejoignent avant tout les gens déjà convaincus.

Tandis que des journalistes débattent des meilleures façons de combattre les fausses nouvelles, des psychologues et des neurologues ont déjà plusieurs longueurs d’avance: ces experts prennent désormais pour acquis que 90% des humains entretiennent, à un degré ou l’autre, des « croyances délirantes » (delusional beliefs). Mais toute la question est de savoir à quel degré… et si tout le monde est capable de combattre ses propres croyances.

Pour souligner la Semaine canadienne de la culture scientifique, qui avait lieu du 18 au 24 septembre, le Centre des sciences de l’Ontario a eu l’idée d’un sondage. Les résultats ne sont pas réjouissants: 40% des Canadiens considèrent que « la science derrière le réchauffement climatique n’est toujours pas claire ». Et pour 43%, la science est… une opinion.