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Derrière le fait de partager une fausse nouvelle sans l’avoir vérifiée, il y a souvent un biais de confirmation: dès qu’on croit à quelque chose, on a plus de chances de partager une nouvelle qui confirme notre croyance. Or, derrière la vague de fausses nouvelles entourant le coronavirus, se dissimule souvent un racisme sous-jacent.

Depuis la semaine dernière, des journalistes vérificateurs de faits de 30 pays ont déboulonné des rumeurs et des fausses nouvelles sur le coronavirus qui sévit en Chine. Trois tendances se dégagent: un vaccin miraculeux, des fausses données sur l’origine de la maladie et des théories du complot. 

Les relationnistes ont jadis été au coeur des stratégies des cigarettiers qui voulaient faire croire à l’absence d’un lien entre tabac et cancer. Ils ont ensuite été au coeur des stratégies des compagnies pétrolières visant à nier le réchauffement climatique. Voilà qu’on retrouve des firmes fières de se spécialiser… dans la production et la diffusion de fausses nouvelles.

En plus des médias partisans et des blogues à saveur politique, il existe une autre source surprenante de désinformation à propos de sujets controversés: vous-même. Une nouvelle étude a ainsi révélé que les gens recevant des statistiques exactes sur des questions controversées avaient tendance à les modifier pour qu’elles correspondent à leurs croyances et partis pris.

Les amateurs de « faits alternatifs » et de « post-vérité » seront déçus: il semblerait que le travail des vérificateurs de faits ait bel et bien un impact, non pas pour changer radicalement l’opinion d’une personne mais pour l’amener à ajuster ses croyances afin qu’elles deviennent un peu plus « factuellement cohérentes ».

Documenter l’impact qu’a la désinformation sur une société plus divisée que jamais et mieux comprendre l’impact des efforts menés pour rejoindre les groupes enfermés dans leurs bulles idéologiques, devraient être deux des priorités de la recherche.

Lorsqu’il est question de « véritables » fausses nouvelles, soit le genre de désinformation publiée par la Russie lors des élections présidentielles américaines de 2016, « devenir viral » n’est pas qu’une métaphore.

Des chercheurs et ceux qui les financent ont donné à Facebook jusqu’au 30 septembre pour fournir les données promises par la compagnie, sans quoi ils mettront fin à un partenariat entrepris l’an dernier dans le but d’étudier les impacts des réseaux sociaux sur la démocratie.

L’impact des initiatives de vérification des faits commence à se préciser. Plutôt que de mesurer cet impact par l’équation irréaliste « ces individus croyaient à cette fausseté et ils n’y croient plus », le changement qu’apporte un texte ou une vidéo de vérification peut se situer sur deux axes: l’audience rejointe et les individus ou les institutions qui doivent se justifier d’avoir diffusé une fausseté.