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« Nous sommes très heureux de retrouver ce public qui a envie d’audace, qui a envie de prendre des risques. De notre côté, nous travaillons vraiment sur l’accessibilité des oeuvres, tant dans le choix des thématiques que du côté du prix des billets, par exemple. »

S’appuyant sur de bonnes bases, et avec quelques très bons moments – sans compter d’excellents interprètes –, Là où la poussière se dépose souffre malheureusement de deux tares. Non seulement l’expérience théâtrale est-elle phagocytée par l’importance accordée à la version audio de l’oeuvre, mais il faut aussi admettre que ce ne sont pas tous ces « moments » qui font mouche. C’est bien dommage…

En fait, on ne voit pas Cher journal; une mutation. On va plutôt vivre l’oeuvre, la laisser entrer en nous pour quitter les estrades d’Espace libre et voyager, avec les interprètes, dans un monde aussi effrayant que porteur d’espoir, aussi sombre que lumineux, aussi vivant qu’en pleine décomposition. Quelque chose comme une grande oeuvre, en effet.

Gaz Bar Blues n’est cependant pas une ode à une époque révolue. Peut-être, en forçant un peu, mais il est clair que même au moment où se déroule la pièce, le concept de la station-service comme lieu de rasseblement a fait son temps depuis belle lurette. Non, il s’agit probablement davantage d’un regard doux-amer sur des gens très humains qui font le mieux en vertu des circonstances. Pas des héros, pas des zéros, mais des gens ordinaires.

La version théâtrale de l’oeuvre d’Anaïs Barbeau-Lavalette permet d’éclairer tout un pan de l’histoire du Québec et des États-Unis dans les domaines de l’art, de la ségrégation raciale, des rapports hommes-femmes, de la place du catholicisme, mais aussi de la soif de liberté radicale.