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En plein référendum sur l’indépendance de l’Écosse, le vieux limier de la police d’Édimbourg, John Rebus, a repris du service après avoir pris une retraite bien méritée. Cette fois, dans le roman On ne réveille pas un chien endormi, publié en 2013 par Ian Rankin et traduit dans la langue de Molière deux ans plus tard aux Éditions du Masque, le passé télescope le présent, et Rebus sera de nouveau sur la corde raide.

Il y a eu Silo, cet étonnant excellent coup littéraire de Hugh Howey, paru en 2012, qui réinventait certains des codes les plus surannés de la littérature post-apocalyptique, pour plutôt présenter une vision claire et originale de la vie après la fin du monde. Il y a maintenant Silo: origines, un regard plus terre à terre et, disons-le, déprimant, sur la volonté, chez certains, de triompher sur l’humanité elle-même.

Une chose est certaine, à propos de l’auteur américain Dan Simmons: il ne sera jamais possible de lui reprocher de manquer d’imagination. Paru d’abord en 2013 en grand format, puis en format poche en 2014, The Abominable est un roman d’aventure non seulement rocambolesque et enlevant à souhait, mais aussi une preuve indéniable que la recherche documentaire, si tant est que l’expression soit entièrement appropriée, ici, peut donner naissance à une oeuvre extrêmement détaillée, et particulièrement fascinante, entre autres pour cette raison.

Ah, quoi de mieux, après un roman évoquant la colère et l’envie de tuer, et avant d’évoquer un essai abordant la terrifiante question de la lente autodestruction de notre civilisation, qu’un roman racontant la fin de notre civilisation et la multiplication de créatures ayant le besoin primal de consommer de la chair fraîche? Nécropolitains, de Rodolphe Casso, transforme suffisamment les clichés de l’univers des morts-vivants pour devenir un roman particulièrement prenant, où l’on découvrira la capitale française sous un tout autre angle.

Dans le Chicago de la fin des années 1960, où affirmer que le climat social est délétère relève d’un sacré euphémisme, Smokey Dalton, détective privé à ses heures, se retrouve avec un trio de cadavres sur les bras. Tout, bref, pour possiblement mettre le feu aux poudres, alors que font déjà rage des émeutes raciales meurtrières.

Roman puissant, roman émouvant, roman dérangeant: La mort de Roi, première oeuvre littéraire de Gabrielle Lisa Collard, vient un peu brasser la cage en mettant en scène Max, jeune femme en apparence tout à fait ordinaire, propre sur elle, respectueuse des normes, mais qui cache en fait un lourd secret.

La résistance se manifeste d’abord dans le cœur de la personne qui y croit. C’est peut-être ainsi que je choisirais de résumer en quelques mots le magnifique ouvrage d’Aurélie Champagne, paru en septembre dernier chez Monsieur Toussaint Louverture, et intitulé Zébu Boy.

Près de 50 ans après sa publication originale, Notes d’Okinawa, de Kenzaburō Ōe, est traduit en français aux éditions Picquier. Il s’agit d’un objet rare qui prend sans doute un intérêt particulier, cinquante ans après les faits: la rétrocession de l’archipel des Ryukyu au Japon après l’occupation américaine, de 1945 à 1972.

Le mois dernier, chez Philippe Picquier, paraissait la première traduction française d’un roman de Kwon Jeong-hyun. Le verbe, dans La langue et le couteau, est tout ce qu’il y a de truculent. Il fait plus que donner le sens, il est le sens. Plus on y repense, plus le style de Kwon rappelle celui de Thanh-Van Tran-Nhut, la créatrice des enquêtes du mandarin Tân, mais sur un ton nettement plus grave.