En entrant dans cet univers aride, Roxanne Bouchard a dû faire la guerre à ses préjugés. Au terme de sa difficile mission, elle est ressortie plus ouverte à l’autre, rassurée de réaliser que les cœurs ne sont pas tous blindés comme des tanks.
Auteur/autrice : Nathalie Lessard
Spectatrice privilégiée de cette relation authentique qui se développe tendrement sur une année ponctuée de 365 « journées internationales » à souligner impérativement (manie de Jean-Yves oblige), j’ajouterais que ça faisait des années (oui, des années!) que je ne m’étais pas si bien sentie après un spectacle.
Le florilège étonne toujours et le public (tout comme les fantômes de La Tulipe) espère vivement une nouvelle guirlande de contes, l’an prochain. Mais avant de partir, faisons une dernière prière. Pour que le père Noël, quand il descendra du ciel, n’oublie pas notre petit soulier, assurons-nous de rester sages (ou pas) toute l’année.
Trouveront-ils ultimement réponse à la grande question existentielle: « Comment fait-on pour se sentir vivant ? » Pour ce faire, nos quatre protagonistes devront d’abord traverser l’enfer, en ce bas monde. Rien de moins.
Les artistes discutent longuement et nous offrent tout. Et c’est en les laissant s’exprimer qu’ils ont trouvé ce qui était au-delà d’eux-mêmes, qu’ils ont été plus qu’eux-mêmes et qu’ils ont vaincu le processus. Voilà, c’est fait. Vous l’avez créée, votre pièce.
Nul doute que le regretté artiste – qui avait donné son aval à la pièce avant son décès – aurait été profondément touché par la performance magistrale de sa muse. Nous l’avons tous été.
S’il nous plonge davantage dans une atmosphère, un état d’esprit, que dans une histoire bien construite, le spectacle musical fougueux et assumé Hair demeure une réussite qui rappellera, sans conteste, de nostalgiques souvenirs à la génération fleurie des baby-boomers.
Mystérieuse, forte, confiante, féministe de son temps, Marie-Josephte Corriveau osait, hurlait, dénonçait, dérogeait et dérangeait. Violentée, en colère, enragée sans regrets aucuns, elle se défendait, parlait vrai, allait au front… tout le temps!
« Dans ce monde de marde aseptisé où on pense toutes que c’est de notre faute à nous autres, les femmes, on pourrait dévier de temps en temps pis avoir du fun… en attendant le bonheur. »
L’adaptation québécoise du spectacle à grand déploiement – énorme succès à Broadway, adapté au grand écran en 2012 – est festive, enlevante, sexy et drôle. Hommage rendu!