Succès surprise pour des tas de raisons, Olympus Has Fallen a fait exploser le box-office il y a trois ans. Pourtant, même s’il était réalisé par Antoine Fuqua et que sa distribution était plus que prestigieuse, l’exercice ne volait pas nécessairement bien haut ce qui explique difficilement pourquoi on a voulu y faire une suite. Dieu merci, celle-ci réussit le pari risqué d’être encore terriblement plus pire que son prédécesseur, et ça, franchement, ce n’était pas donné.
Difficile de dire comment tous les acteurs ont voulu revenir dans ce foutoir. Pour Gerard Butler qui vient de nous livrer le pitoyable Gods of Egypt et qui a l’habitude de livrer des navets par-ci et par-là, cela se comprend, au même titre que Aaron Eckhart dont on n’est plus certain de la carrière, mais pour ce qui est des Angela Bassett, Melissa Leo et l’honorable Morgan Freeman, disons que c’est à n’y rien comprendre!
Certes, on n’écoute pas un tel film pour son intelligence, mais disons que durant ce 100 minutes qui ne manque pourtant pas d’action, on a si peu à se mettre sous la dent. Sans avoir le talent nécessaire pour nous faire revivre les films de président en péril de la belle époque et sans avoir ne serait-ce qu’un semblant de revirements à la fois plausibles et surprenants, le film s’écrase toujours plus au fur et à mesure qu’il avance. Après tout, il faut plus qu’un humour raté et des one-liners qui tombent à plat et qui se pensent même drôles pour pimenter la sauce et faire avaler cette abomination.
Comme quoi, le réalisateur iranien Babak Najafi ne fera pas une entrée fracassante sur le sol américain avec un film qui n’a même pas pu être sauvé par les quatre personnes qui ont osé travailler, si l’on peut bien utiliser ce terme, sur le scénario. Ni même le budget qui est visiblement fort supérieur au premier volet dont certains effets spéciaux semblaient tout droit sortis d’un jeu vidéo. Pourtant, outre l’histoire de vengeance ridicule qui essaie de poser une réflexion sur la réalité des drones, il y avait un aspect jouissif à inventer cet événement dantesque qui réunirait toutes les figures politiques les plus importantes du monde en un seul endroit, soit Londres. Il y avait également moyen de construire un casse-tête et un labyrinthe des plus ambitieux avec cet armada de différents types de gardes du corps et de protection. Pourtant, on n’en fait rien.
Après une étonnamment longue et fortement interminable mise en contexte d’une ennuyante banalité (le président est confortable, le garde du corps fétiche va avoir un enfant et pense à donner sa résiliation, la secrétaire d’État doit être la marraine, etc.), on nous amène sur le terrain avant de littéralement faire exploser l’histoire. Ensuite, on tombe dans un chaos qui n’a même pas le mérite d’être un tant soit peu amusant et on s’entête à répéter: ils ont dû avoir tout le temps du monde pour réussir ce coup! Après tout, les terroristes font risiblement exploser tout Londres, ce même si Liam Neeson n’est même pas présent, avec un plan d’infiltrations et de traîtres qui n’aurait pris que deux ans à organiser. Oui, on répète: deux ans pour faire sombrer tout l’univers.
Avec ses airs de fin du monde et de film catastrophe et/ou apocalyptique, le long-métrage devient sa propre risée alors qu’il fait constamment preuve de son propre égocentrisme et de son entêtement à toujours donner le beau profil aux Américains. Puisque voilà, tout le monde meurt, mais il n’y a que le président des États-Unis qui importe qui est à la fois la cause de tout ce bazar (on se fout de tous les autres finalement) et aussi la solution à savoir s’il meurt ou non pour sauver tout le reste du monde.
Du coup, London Has Fallen devient douteux dans ses propos, ce qui nous poserait un problème si on avait un tant soit peu d’intérêt pour l’entreprise qui se met ici en branle. Mais on finit finalement avec un autre cri du cœur des Américains qui veulent autant démontrer leur force que leur fragilité avec la maladresse qu’on leur connaît.
London Has Fallen est un autre échec à ajouter à la liste de daubes que 2016 s’amuse à nous offrir. Oui, on est habitué d’être servi en début d’année, mais franchement, ce genre de suite inutile et qui risque d’avoir un tant soit peu de succès est rapidement abominable tellement il n’a aucune considération pour l’intelligence du spectateur. Au moins, même si l’on peut en dire tout ce qu’on veut contre lui, Roland Emmerich et son White House Down avait le mérite de nous divertir avec flammèches et panache.
Ici, on se contente de ramper à quatre pattes et de chercher la sortie au plus vite avant qu’une autre explosion sans raison ne survienne…
3/10
London Has Fallen prend l’affiche ce vendredi 4 mars.