Ramener à la vie des espèces disparues pourrait entraîner des pertes de biodiversité plutôt que d’augmenter celle-ci, selon des travaux impliquant entre autres des chercheurs de l’Université du Queensland.
Dans ses conclusions publiées le mois dernier, le professeur Hugh Possingham indique que l’idée d’étirer encore davantage les budgets déjà maigrichons assignés aux efforts de protection des espèces pour englober le coût de la « dé-extinction » pourrait mettre en danger les espèces toujours existantes.
« Si le risque d’échec et les coûts associés à la mise sur pied de population viables pouvaient également être calculés, les estimations des pertes nettes potentielles ou des opportunités ratées seraient probablement bien plus élevées », avance M. Possingham.
« La dé-extinction pourrait être utile afin d’inspirer de nouvelles démarches scientifiques et pourrait avantager la protection des espèces, à condition de s’assurer que cela ne réduise pas les ressources actuelles. Cependant, en général, c’est une meilleure idée si nous nous concentrons sur les nombreuses espèces qui ont besoin de notre aide en ce moment. »
« En raison de l’important potentiel d’opportunités manquées, et des risques inhérents au fait d’assurer qu’une espèce ressuscitée remplirait son rôle comme espèce importante au sein de son écosystème, il est peu probable que cette dé-extinction puisse être justifiée au nom de la protection de la biodiversité. »
Les chercheurs ont découvert, lors de leur étude, que la réintroduction d’espèces récemment disparues dans leurs anciens habitats pouvait améliorer la biodiversité locale, mais que le financement gouvernemental accordé à 11 de ces espèces en Nouvelle-Zélande sacrifierait la protection de près de trois fois plus d’espèces déjà existantes.
Bien que la technologie visant à ressusciter des espèces tienne encore davantage du rêve que de la réalité, l’étude a déterminé qu’une réflexion importante serait nécessaire pour déterminer quelles espèces mériteraient de revenir à la vie, et dans quels milieux.