Les coupures budgétaires qui attendent l’agence américaine appelée NOAA pourraient faire très mal aux sciences du climat, de la météo, des océans et de l’atmosphère, et pas seulement aux États-Unis. Qu’est-ce que la NOAA et que fait-elle?
Peu connue du grand public, la National Oceanographic and Atmospheric Administration est depuis 1970 aux sciences de la Terre ce que la NASA est à l’espace: elle étudie l’évolution des courants marins, des ouragans, des pêches, elle restaure des habitats et administre des sanctuaires marins, fait de la cartographie et de l’imagerie par satellite. C’est ce dernier domaine — où l’agence spatiale canadienne est un de ses partenaires — qui pourrait subir les plus grosses coupures, selon les informations qui circulent dans les médias depuis le 3 mars. Alors que la Maison-Blanche s’apprêterait à proposer au Congrès une diminution de 17 % du budget de 6 milliards de la NOAA, la division « satellites » perdrait à elle seule 22 %, ou plus de 500 millions. Une division qui, depuis de nombreuses années, est devenue indispensable aux prévisions météorologiques nationales et internationales, aux alertes aux ouragans, de même qu’à la collecte de données sur le climat.
Ce dernier sujet, bête noire des climatosceptiques qui peuplent le gouvernement Trump, écoperait également à travers des coupes dans les programmes de collecte de données et de recherche scientifique. Enfin, l’élimination appréhendée du programme Sea Grant, qui protège et restaure des environnements côtiers, provoque depuis la semaine dernière les hauts cris dans plusieurs communautés, du Golfe du Mexique jusqu’au Maine. C’est le même type d’inquiétude qui anime en parallèle les maires du bassin des Grands Lacs, confrontés eux aussi aux coupures appréhendées d’un autre organisme, l’agence de protection de l’environnement. Si les rumeurs se confirment, celle-ci pourrait perdre le quart de son budget, et voir disparaître le programme de lutte aux éclosions d’algues et aux espèces invasives des Grands Lacs.