Martin Prévost
Vendredi soir dernier, à la ToHu, était présenté le Gala de feu, qu’on qualifie de plus grand concours de performeurs de feu en Amérique du Nord. Contrairement à Montréal complètement cirque, qui présente au public les meilleurs numéros de cirque d’ici et d’ailleurs, le spectacle de ce soir-là se voulait une plateforme pour les nouveaux et les futurs talents. Car tout ce que nous avons pu voir ce soir-là n’était pas que talent pur, loin de là. Et tout ce que nous avons pu voir n’était pas nécessairement cirque non plus.
Des danseurs qui s’exécutent en agitant une flamme au bout d’un bâton, ce n’est pas très circassien et c’est surtout à des chorégraphies fumantes et étincelantes que nous avons assisté à la ToHu, ce soir-là. Sur fond de légendes amérindiennes et autres, plusieurs chorégraphies se sont succédé, entremêlées avec des numéros de cirque dont la plupart peuvent être qualifiés d’amateurs. C’est malheureux à constater, mais lorsqu’un duo de jongleurs se partage cinq quilles et qu’ils les échappent à plusieurs reprises, c’est gênant. Est-ce que quelqu’un les a vraiment passés en audition ?
Par ailleurs, les combustibles utilisés lors des performances de feu exigent un nettoyage de la scène après chaque prestation, question de sécurité. Cette contrainte fait déjà en sorte d’allonger la durée du spectacle et les concepteurs auraient dû en tenir compte. Mais voilà, trois heures après le début du spectacle, le tout n’était pas terminé et le spectateur était légitimé de trouver le temps long, surtout après les chorégraphies répétitives et les tentatives de transition du maître de cérémonie qui tournaient court une fois sur deux. Ça aussi, ça manquait de professionnalisme.
Heureusement, quelques numéros, plus circassiens, ont remonté le niveau, particulièrement les deux numéros de cerceaux et le numéro de bâtons du diable. De plus, les effets pyrotechniques se sont avérés réussis et même, parfois, impressionnants. Côté cirque, si vous souhaitez être impressionnés, allez plutôt voir les finissants de l’École nationale de cirque ou un de nos cirques professionnels réputés. Côté feu, hé bien, en cette soirée du retour de l’hiver, c’est à la ToHu qu’il fallait être.
Photos: Martin Prévost / Pieuvre.ca