Si vous vous êtes déjà demandé à quoi ressembleraient les superhéros de DC s’ils avaient été conçus par des Japonais plutôt que des Américains, le film d’animation Batman Ninja vs. Yakuza League, disponible depuis peu en 4K, Blu-ray et DVD, saura satisfaire votre curiosité.
À peine revenu d’un voyage dans le temps l’ayant transporté dans l’Empire du soleil levant à l’ère féodale, Batman s’aperçoit que les répercussions de ses actions dans le passé ont profondément bouleversé le présent, et que le monde n’est plus tout à fait le même qu’à son départ. L’île entière du Japon a disparu de la carte pour commencer, et ce n’est pas le seul changement. Le satellite de la Ligue de Justice n’orbite plus au-dessus de la Terre, et dans cette nouvelle et étrange réalité, les superhéros de ce groupe semblent même n’avoir jamais existé.
Alors qu’une fissure dans l’espace-temps laisse entrevoir une cité inversée flottant dans le ciel de Gotham et qu’un ouragan fait littéralement pleuvoir des yakuzas sur la ville, le Chevalier Noir et ses alliés devront trouver la cause de ces perturbations, et restaurer le multivers.

Se déroulant immédiatement après les événements de Batman Ninja, cette suite au film d’animation de 2018 continue de fusionner l’univers des superhéros de DC et la culture nippone. Plutôt que de prendre place dans le passé et de mettre en vedette des samouraïs, le long-métrage présente cette fois-ci une version moderne (et alternative) du Japon. Le clou du spectacle est définitivement la réinterprétation des membres de la Justice League, qui travaillent pour la plus puissante famille de Yakuza dans cette dimension parallèle. Superman est dépeint en shogun déchu, Wonder Woman en onna-bugeisha flamboyante, et Flash en messager divin. Cette prémisse permet à Batman d’affronter ses collègues, et de les neutraliser à l’aide des plans qu’il a préparés depuis longtemps dans le cas de ce genre d’éventualité.
C’est au niveau visuel que Batman Ninja vs. Yakuza League est le plus impressionnant, et son style graphique, inspiré des mangas modernes, se distingue immédiatement des autres films d’animation produits par DC. Les combats exubérants et exagérés possèdent toute l’énergie des dessins animés japonais, et rendent hommage aux grands classiques du chambara. Pour les distinguer, les personnages provenant de la dimension alternative sont esquissés à l’aide d’un trait plus brouillon. La production s’est clairement amusée avec le médium. Certaines séquences parodient les animes des années 1980 (musique incluse). Une scène où Diana interprète une chanson emprunte la facture d’un vieux vidéoclip, avec des lignes floues dans le bas de l’écran comme si on visionnait une cassette VHS.

Même si la production compte une version anglaise, il est fortement conseillé d’écouter le film en japonais pour profiter de l’expérience complète. Les doublages sont effectués par des acteurs habitués de prêter leurs voix à des animations : Kôichi Yamadera (Batman), Ayane Sakura (Green Lantern), Nobuyuki Hiyama (Flash), Akio Ôtsuka (Aquaman), Takaya Kamikawa (Superman), et Romi Park (Wonder Woman). La version ultra-haute définition de Batman Ninja vs. Yakuza League inclut le long-métrage sur disque 4K, ainsi qu’un code donnant accès à une copie numérique. On trouve également deux courtes revuettes sur l’édition. Dans la première, Takashi Okazaki, le concepteur des personnages, explique sa démarche pour intégrer des éléments de la culture japonaise au costume de chaque membre de la Justice League. La seconde s’attarde aux spectaculaires scènes de combats du long-métrage.
Bien que les comics américains et les mangas possèdent chacun des signatures bien différentes, ils se combinent étonnamment aussi bien que le beurre d’arachide et la confiture, et en poussant ce mélange des styles encore un peu plus loin, Batman Ninja vs. Yakuza League s’avère même supérieur au film original dont il est la suite.
7/10
Batman Ninja vs. Yakuza League
Réalisation: Junpei Mizusaki et Shinji Takagi
Scénario: Kazuki Nakashima
Avec: Yûki Kaji, Akio Ôtsuka, Kôichi Yamadera, Ayane Sakura, Romi Park, Nobuyuki Hiyama et Takaya Kamikawa
Durée: 89 minutes
Format : UHD (4K et copie numérique)
Langue : Anglais et japonais