Factorio… mais dans l’espace. Enfin, cette idée est un peu trompeuse, surtout depuis que les développeurs du cultissime jeu de gestion et de développement ont lancé l’expansion Space Age. Mais pour les amateurs du genre, le franchement bien intéressant Outworld Station les placera en terrain connu. Et c’est tant mieux.
Quelque part dans une ceinture d’astéroïdes, une entreprise vous imposera la responsabilité de concevoir, gérer et développer un empire industriel. Le concept derrière ce titre développé et publié par Trickjump Games est connu, mais c’est du côté de l’exécution que l’on saura largement trouver son bonheur.
Non seulement, donc, Outworld Station se tourne vers l’idée aussi simple que complexe consistant à extraire une ressource brute, la transformer, puis la combiner à d’autres produits transformés pour créer des composantes et des objets toujours plus complexes, toujours plus gourmands en ressources.
Simple, parce que, pour aller du minerai de titane à des lingots de titane, il faut envoyer ledit minerai dans une fonderie. Complexe, parce que même pour cette étape de base, la chose n’est pas si évidente. Tout d’abord, contrairement à Factorio, ou encore à Satisfactory, par exemple, les mines automatisées ne seront accessibles qu’après quelques heures de jeu.
Non, ici, il faudra se servir de son drone, qui fait office de « personnage principal », pour aller quérir divers astéroïdes qui traînent, ici et là, et lancer tout ça dans la gueule béante d’un haut-fourneau qui pourra ensuite envoyer la matière purifiée se faire transformer en lingots, briques et autres cubes.
Des fonderies, on passe aux assembleurs, puis aux fabricateurs, puis aux chantiers spatiaux, aux centrales à fusion, et pourquoi pas aux artefacts extraterrestres servant à progresser dans notre arbre technologique?
Et avec les mines automatisées que l’on finira par débloquer, il faudra bien entendu construire des vaisseaux de transport automatisés, si l’on souhaite ne plus avoir à faire l’aller-retour pour « faire le plein », si l’on peut dire.
Outre la possibilité de construire en trois dimensions, ce qui peut éviter de devoir tout installer sur un même plan, comme dans Factorio, Outworld Station cherche aussi à simplifier l’épineuse question de la logistique.
Ici, pas de variation dans la couleur (et la capacité) des tapis roulants, pas de bras chargés d’empoigner et de déplacer les items circulant sur lesdits tapis roulants pour les faire entrer dans une machine; tout passe par des connecteurs dont la capacité de transport semble infinie.
Faciliter et compliquer à la fois
Mais est-ce vraiment le cas? C’est peut-être là le principal problème du jeu, du moins en ce qui concerne les systèmes et mécaniques examinées par ce journaliste lors de sa période de test.
Car en voulant rendre le transport des matériaux et des produits finis plus compréhensible, on a en fait augmenté la confusion. Tout passe dans les mêmes tubes, le carbone brut y côtoie les ordinateurs, et s’il est franchement simple d’établir des itinéraires pour toutes ces caisses, il est franchement difficile de s’y retrouver, surtout si notre station est faite de plusieurs étages, et ne ressemble donc pas nécessairement à une gigantesque usine à un niveau. Même une option de l’interface, qui identifie les bâtiments servant à la fabrication, les sites de stockage, les chaînes d’approvisionnement, etc., aide peu ou pas à y voir clair.
Cela étant dit, on peut imaginer que les développeurs seront en mesure d’affiner ce concept. Car autrement, on a franchement beaucoup de plaisir à développer sa station, explorer les environs avec notre drone, voire combattre des vaisseaux ennemis et détruire des météores risquant d’abîmer nos installations… La progression régulière y est certainement pour quelque chose, mais il y a franchement un côté découverte de l’inconnu qui est bien plus présent, en orbite, qu’en gardant les deux pieds sur terre.
Est-ce qu’Outworld Station va révolutioner le genre? Impossible de le savoir. Mais bien franchement, pour 20$, en version accès anticipé, le titre promet plusieurs dizaines d’heures de jeu. De quoi avoir la tête dans les étoiles pendant longtemps.
Outworld Station (en version accès anticipé)
Développeur et éditeur: Trickjump Games
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu non disponible en français