Il y a de l’eau sous la Lune, mais il semble y en avoir beaucoup moins sur la face cachée que sur la face visible. C’est ce que révèle une équipe chinoise dans la revue Nature.
La différence, écrivent ces chercheurs, est possiblement en lien avec la topographie des deux hémisphères : la face cachée est criblée de cratères. La face visible, c’est-à-dire celle qui est continuellement tournée vers nous, contient beaucoup de régions lisses — celles qu’on appelle les « mers ». Mais en quoi cette topographie a-t-elle pu avoir une influence sur la présence, ou non, d’eau, ça reste un mystère.
Au-delà de l’apparence actuelle de ces deux hémisphères, cette présence distincte d’eau pourrait toutefois « fournir des indices » sur les impacts géants qui ont constitué la Lune à son origine.
Chose certaine, il y a bel et bien de l’eau là-haut, et ce n’est plus une surprise : il y a des décennies qu’on soupçonne sa présence, et les preuves se sont accumulées dans les 10 dernières années, en particulier à proximité du pôle Sud — d’où l’intérêt des Américains et des Chinois pour y envoyer des missions habitées. Les nouvelles données, qui permettent pour la première fois une comparaison entre les deux hémisphères, proviennent d’échantillons de roches lunaires, parmi les deux kilos ramenés en 2024 par la sonde chinoise Chang’6.
Une question demeure toutefois pour les futurs explorateurs: comment extraire cette eau de la roche ou du sous-sol. La tâche pourrait être technologiquement complexe et coûteuse: tout dépendant de l’endroit, on parle de quantités variant entre 1 et 200 millièmes de milligramme par gramme de roche. Mais une telle tâche pourrait aussi s’avérer déterminante à l’établissement d’humains en permanence sur notre satellite.