En plein courant de masculinité toxique et de retour aux rôles genrés traditionnels, une spécialiste de la psychologie sociale, la Dre Orly Bareket, de l’Université Ben-Gourion du Néguev, soutient qu’un tel recul est carrément nuisible pour les hommes à l’avant-plan de ce mouvement.
De l’avis de cette chercheuse, qui a récemment publié un article intitulé Lost Opportunities: How gendered arrangements harm men, en collaboration avec la professeure Susan Fiske, de l’Université Princeton, si les conséquences des rôles genrés traditionnels pour les femmes sont plus claires et ont fait l’objet de plus de recherches, on en sait peu sur les impacts négatifs pour les hommes, même si l’on pourrait croire qu’ils ont bien des choses à gagner avec de telles structures traditionnelles.
Selon ces deux spécialistes, ces structures genrées peuvent ainsi nuire aux relations, à la carrière et à la santé des hommes.
Par exemple, écrivent-elles dans un article récemment publié dans Proceedings of the National Academy of Sciences, les hommes sont sous pression pour correspondre aux normes des « vrais mâles », en priorisant leur statut, la domination et le contrôle des émotions.
Cependant, de tels rôles vont très largement accroître le stress ressenti par les hommes, et ont démontré qu’ils menaient à des impacts négatifs sur la santé physique et mentale.
Les hommes vont aussi bien souvent rejeter les rôles davantage articulés autour de la communauté, écrivent encore les deux spécialistes, parce qu’ils sont perçus comme étant « trop féminins ». Cependant, de tels rôles enrichissent l’existence et contribuent à une meilleure qualité de vie. Malgré tout, disent-elles, des hommes refusent « volontairement » de jouer ces rôles centraux dans la vie personnelle, familiale et communautaire.
Enfin, le sexisme hostile ruine les relations personnelles et relationnelles des hommes avec les femmes, que ce soir en raison d’un manque de confiance, ou parce qu’ils s’avèrent incapables d’accorder de la valeur aux femmes, ou encore de faire équipe avec elles, écrivent les deux chercheuses.