Certaines causes de problèmes de santé mentale sont davantage acceptées par la population en général… Mais gare à ceux et celles dont les troubles sont héréditaires, ou biologiques: selon une nouvelle étude, ces personnes seront les plus stigmatisées.
Les travaux de recherche en question, menés par des spécialistes de l’University College Dublin et publiés dans Current Psychology, laissent entendre que diverses explications pour des problèmes de santé mentale, allant de circonstances particulières et de défis personnels à des causes biologiques, ont une influence sur la façon dont le public perçoit les personnes recevant un diagnostic.
De fait, les problèmes liés à des explications biologiques et héréditaires ont été associés à une stigmatisation accrue de la part du public, tandis que les troubles découlant de circonstances sociales et politiques étaient plus aisément acceptés.
Pour les besoins de l’étude, qui a été réalisée auprès d’un public britannique et irlandais, cette stigmatisation a été définie comme la volonté d’un individu d’interagir avec une personne souffrant d’un problème de santé mentale.
Il est apparu que les participants étaient plus ouverts à tolérer et accepter les problèmes de santé mentale provoqués par « des bouleversements sociopolitiques », alors que d’autres causes sociétales, dont les circonstances liées à des événements de la vie, à de l’abus et à des problèmes relationnels, n’avaient pas d’influence sur l’ampleur de la stigmatisation.
De l’avis des chercheurs, mieux faire connaître les causes sociopolitiques des problèmes de santé mentale, comme l’instabilité politique, les catastrophes naturelles et la guerre, pourrait aider à favoriser la tolérance envers les personnes touchées.
Et par un effet de vases communicants, cela pourrait favoriser un appui envers les initiatives, en matière de justice sociale, qui s’attaquent aux causes premières des disparités en santé mentale.