Dans un futur relativement proche, ce qui semble être un astéroïde de bonne taille pénètre dans notre système solaire. Ce n’est toutefois pas un simple caillou, mais plutôt un gigantesque vaisseau spatial. Bienvenue dans Rendez-vous avec Rama.
D’abord publié en 1973 en version originale anglaise, puis dans la langue de Molière deux ans plus tard, ce roman de science-fiction, écrit par nul autre qu’Arthur C. Clarke, immortel d’entre les immortels, est probablement à la fois le plus classique et le plus étrange des « premiers contacts » entre l’humanité et une race d’extraterrestres.
Ce premier contact, si l’on peut le décrire ainsi, se produit, donc, lorsque l’espèce humaine finit par entrer dans ce gigantesque engin, baptisé Rama. À l’intérieur, un fonctionnement presque humain, en un sens, mais aussi profondément extraterrestre.
De fait, à la différence de très nombreux ouvrages qui ont suivi, le lecteur (et les explorateurs décrits par Clarke) n’est pas supposé comprendre ce que sont les Raméens, ce qu’ils font dans le système solaire, ou comment fonctionne leur société et leur gigantesque arche. Mais est-ce seulement une arche?
L’intérêt, en fait, consiste à découvrir cet autre monde, car c’est bien d’un autre monde qu’il s’agit, un monde paradoxalement aussi petit que gigantesque, avec des perspectives géométriques à donner le tournis, comme ce bras de mer circulaire faisant le tour complet de la surface intérieure de Rama.
Et cette découverte du monde, à l’opposé de bien des oeuvres qui ont suivi par la suite, s’effectue de façon très largement froide, analytique. Comme si de véritables astronautes effectuaient leur travail. Qui l’aurait cru?
Sans trop vendre la mèche ni sans trop donner de détails à propos des divers rebondissements scénaristiques, Rendez-vous avec Rama prouve aisément qu’il mérite sa place dans le panthéon de la science-fiction littéraire. Précurseur, dantesque, particulièrement influent, ce roman, étrangement court, est une lecture essentielle.