Un croque-mort qui lutte contre les morts-vivants; à croire que dans Gravelord, un jeu de tir à la première personne, les clients ne sont pas satisfaits et demandent urgemment à parler au patron, en tentant d’occire notre bon fossoyeur ici présent.
Développé et publié par Fatbot Games, le titre, lancé récemment en accès anticipé, reprend les codes du genre: la nécessité de se déplacer rapidement, des monstres par dizaines, une atmosphère qui rappelle Quake, avec sa verticalité allant au-delà des astuces de Doom, etc.
On aime aussi la prémisse: nous avons eu des guerriers indestructibles, pourquoi ne pas avoir un croque-mort comme héros? Surtout que notre première arme est forcément une pelle. On aura beau la laisser de côté dès l’instant où l’on va récupérer le pistolet, on apprécie le clin d’oeil.
Parmi les aspects positifs, on notera aussi les visuels, généralement fort agréables à l’oeil, y compris avec de nombreuses zones d’ombre et de lumière qui créent une ambiance tout à fait efficace. Les développeurs affirment que tous ces niveaux sont conçus à la main, et on peut effectivement constater que la navigation y est généralement agréable, surtout à pleine vitesse et en tentant d’éviter les attaques ennemies.
Et le tir, dans tout ça? Il s’agit d’un jeu de tir à la première personne, après tout. Eh bien, le tir est… correct. On ignore ce qu’il faudrait en plus, bien honnêtement, pour que tout soit à la hauteur des attentes, mais les mécaniques de tir gagneraient à avoir un peu plus de oumpf. Après tout, il est un peu absurde que pour un boomer shooter, il soit nécessaire de devoir vraiment gérer ses munitions lorsque nous nous trouvons dans le tout premier niveau, aux prises avec les premiers ennemis.
D’ailleurs, on peut juger que Gravelord rate le « test du fusil à pompe »: l’arme en question, ici un double fusil à canon scié, est bien jolie à voir, mais on s’ennuie rapidement de l’iconique double fusil à pompe de Doom 2. Ou même du fusil à pompe de Doom, tiens. Est-ce parce qu’il n’y a pas d’animation de recharge? Qui sait.
Ce qui agace un peu plus, cependant, c’est la difficulté un peu trop élevée pour le bien du jeu. Mourir dans le tout premier niveau du premier épisode… vraiment? Les monstres sont-ils trop puissants? Manque-t-on de caisses de soin et de munitions dans les corridors? Les armes sont-elles inefficaces? Un mélange de tout cela?
Mais le vrai écueil sur lequel vient s’écraser le jeu, c’est l’absence de musique. Pas de trame métal générique, rien en format MIDI… Simplement un genre de fond ressemblant davantage à un bruit qu’à un quelconque accompagnement musical. Et avec cela, on perd pratiquement toute envie de s’aventurer plus avant dans ce jeu franchement à court de stratagèmes pour nous empêcher d’aller voir ailleurs.
Si Gravelord n’est certainement pas dénué de bonnes intentions, il existe plusieurs choses à corriger si l’on veut espérer prétendre jouer dans la cour des grands. Trop difficile pour offrir ce sentiment de puissance démultipliée associé au genre, avec une musique quasi absente… le titre a besoin d’un retour sur la planche à dessin.
Gravelord (en accès anticipé)
Développé et publié: Fatbot Games
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu disponible en français (interface et sous-titres)