De la première à la cinquième secondaire, le travail en plus des l’études semble être le mot d’ordre, au Québec: selon les plus récentes données de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), c’est ainsi près d’un jeune sur deux qui a occupé un emploi durant l’année scolaire 2022-2023.
La note d’information de l’ISQ, publiée vendredi, fait cependant état d’une, situation en demi-teinte: si la proportion d’élèves occupant un emploi a diminué chez les plus jeunes, soit de la première à la troisième secondaire, les plus vieux, eux, étaient plus nombreux à travailler en plus d’étudier.
Chez les finissants du secondaire, d’ailleurs, cette proportion a atteint 69%, en 2022-2023, comparativement à 63% en 2016-2017.
Toutes les tendances mesurées au cours de cette période, cependant, sont lentes et peu marquées, dans un sens comme dans l’autre, peut-on constater dans les informations rendues publiques.
Au total, en 2022-2023, les élèves du secondaire ont travaillé pendant plus longtemps qu’en 2016-2017; 61% des jeunes ont travaillé moins de 11h par semaine, soit un recul de 15 points de pourcentage. À l’opposé, 20% des élèves ont consacré de 11 à 15h au travail par semaine, en hausse de 8 points de pourcentage, et 18% des jeunes du secondaire ont passé au moins 16h par semaine sur leur lieu de travail, en hausse de 6 points de pourcentage.
Et si les filles sont plus nombreuses à travailler que les garçons, ce sont ces derniers qui consacrent le plus d’heures à leur emploi, précise l’ISQ.
L’organisme indique également que ces données ont été recueillies avant l’entrée en vigueur de la Loi sur l’encadrement du travail des enfants, en juin 2023, qui interdit de faire travailler les moins de 14 ans, sauf exception, en plus d’imposer un maximum de 17 heures de travail par semaine, dont tout au plus 10 heures du lundi au vendredi, aux jeunes qui ont encore l’obligation d’aller à l’école.
Plus d’heures, plus de blessures
Y a-t-il un lien entre le plus grand nombre d’heures travaillées et la hausse des blessures professionnelles? Quoi qu’il en soit, l’ISQ mentionne qu’«environ 27% des élèves qui ont travaillé ont subi une blessure dans le cadre de leur travail, ce qui correspond à une hausse par rapport à la proportion observée en 2016-2017 (19%). Les garçons sont proportionnellement plus nombreux (29%) à avoir subi une blessure dans le cadre de leur travail que les filles (25%) ».
Par ailleurs, environ le tiers des élèves du secondaire occupant un emploi n’auraient jamais reçu de consignes de sécurité ou de formation sur la sécurité au travail, ajoute l’ISQ.
Enfin, la note d’information précise qu’il existe une corrélation entre le nombre d’heures travaillées et le risque de décrochage; ce risque augmente jusqu’à 31% lorsqu’un élève passe 16 heures ou plus dans un emploi, chaque semaine.