Après une première saison franchement réussie, la deuxième série d’aventures très vaguement adaptées de League of Legends sur Netflix, Arcane, était attendue de pied ferme. Et si le triomphe technologique est toujours d’actualité, la structure scénaristique, elle, est aussi chaotique et incompréhensible que les multiples dimensions explorées dans ces neuf épisodes.
La première saison de la série, donc, évoquait largement les luttes des classes entre riches et puissants et les laissés pour compte de la cité-État de Piltover, où magie et steampunk semblent cohabiter avec plus ou moins de succès. Au coeur de tout cela, on trouvait Violet et Powder, maintenant rebaptisée Jinx, deux soeurs qui se retrouvaient largement aux antipodes l’une de l’autre à la suite d’une série de mauvaises décisions, de part et d’autre, et du déferlement de cataclysmes de plus ou moins grande taille sur cette ville.
Après avoir réussi à attaquer le coeur politique et économique de Piltover – le conseil législatif –, Jinx commence la deuxième saison comme la criminelle la plus recherchée de la ville. La décapitation de l’appareil politique n’a pas entièrement donné les effets escomptés, mais enragée par la mort de son mentor, anciennement à la tête du monde interlope, Jinx continuera de s’enfoncer dans la violence et la haine. Un genre de Joker, bref, mais avec une coiffure bleue et un petit côté Fifi Brindacier sur l’acide.
Violet, elle, terrifiée par les actions de sa soeur, sans véritable point de repère après la mort de son père, à la saison précédente, se retrouvera finalement du côté du gouvernement, là où l’une de ses amies, devenue son amante, voire plus, devra prendre la place de sa propre mère, morte dans l’attaque de Jinx.
Bref, la question de l’héritage familial aura le dos large, cette saison. Mais ce n’est pas tout! On nous parle aussi de magie, de problèmes liés à la dépendance envers une technologie que l’on ne comprend pas tout à fait… sans oublier l’être « parfait » qui juge que pour « régler » les problèmes de l’humanité, il faut transformer tout le monde en des créatures incapables de faire preuve de libre-arbitre.
Sur le plan visuel, c’est toujours aussi réussi, voire même encore mieux réussi, avec de nombreux changements de styles d’animation, des personnages qui semblent quasiment aussi fluides que des humains, et des artifices qui sont franchement agréables à voir. Il ne fait aucun doute que le département du dessin et de l’animation s’en est donné à coeur joie – ou a été constamment poussé à donner son maximum, allez savoir.
Mais du côté du scénario, tout cela sent terriblement le réchauffé. Pire, on s’y perd entre Violet, Powder, les deux scientifiques Jayce et Viktor (Viktor est celui qui, transformé, cherche à « assainir » les humains), deux personnages féminins qui doivent chacune gérer l’héritage maternel (la mère de l’une de ces protagonistes veut conquérir Piltover, rien de moins, sans que l’on sache vraiment pourquoi)…
On y perd son latin. On s’ennuie, même, la multiplication des points de vue et des effets visuels déjantés ne parvenant jamais à faire oublier cette sensation d’avoir raté quelque chose, une séquence explicative qui justifierait tout ce capharnaüm.
Lorsque défile enfin le générique de fin de cette deuxième saison d’Arcane, on se dit que l’oeuvre devrait certainement plaire aux millions d’amateurs de League of Legends qu’au spectateur lambda, qui cherchait un chouia de structure et de logique dans cette foire d’empoigne fort jolie, au demeurant.
Un commentaire
Merci pour ces remarques (Je me sens moins seul d’un coup !!)
Et bravo pour le site…