Il y a eu l’attentat à la bombe, à la fin de la première saison, alors qu’un député britannique semblait vouloir lever le voile sur une conspiration visant à attaquer un porte-avions du Royaume-Uni. Cette fois, dans la deuxième saison de la télésérie The Diplomat, sur Netflix, l’ambassadrice américaine à Londres tentera de tirer tout cela au clair… et peut-être éviter d’autres assassinats.
Keri Russell reprend donc le rôle de Kate Wyler, cette représentante de Washington en territoire britannique qui, sous le couvert d’activités diplomatiques normales, se retrouve plongée dans une situation particulièrement explosive, où des accusations portées contre la mauvaise personne pourraient bien entraîner de nouvelles disparitions, voire la Troisième Guerre mondiale.
Le temps est compté, et les six épisodes de cette deuxième fournée semblent passer à toute vitesse, entre suspicions, petits et grands drames, colère et peur, sous-entendus et secrets à moitié révélés…
On appréciera, d’ailleurs, de retrouver les échanges parfois poignants, parfois particulièrement acerbes entre Kate Weyler et son mari, Hal (le toujours bien en forme Rufus Sewell), mais aussi de renouer avec Rory Kinnear, qui joue un premier ministre britannique étonnant par sa profondeur, ou encore David Gyasi, l’interprète du ministre britannique des Affaires étrangères qui fait souffler le chaud et le froid.
Mais l’une des plus belles surprises de cette saison, outre le déroulement de l’intrigue à tambour battant, avec coups, ripostes, choix moraux déchirants et autres explorations de cette zone grise nébuleuse englobant la diplomatie et la politique, c’est l’apparition d’Allison Janney, très bien connue pour son interprétation de C.J. Craig, la porte-parole de la Maison-Blanche dans l’excellente série The West Wing.
Enfin, est-ce vraiment une surprise, puisque Deborah Cahn, à la tête de The Diplomat, a aussi travaillé sur l’oeuvre phare d’Aaron Sorkin?
Voilà donc Mme Janney qui joue la vice-présidente des États-Unis, une figure politique se trouvant largement dans l’ombre du locataire du bureau ovale, ce qui peut être à la fois une malédiction et… un avantage.
Il faut voir ce personnage naviguer brillamment à travers les champs de mines de non pas un, mais de deux univers politiques différents, tout en s’assurant de conserver une prestance et une aisance sans faille. Dire que l’actrice est bonne, dans ce rôle, tient presque de l’euphémisme.
On regrettera, cependant, qu’après une nouvelle saison faite de nombreux revirements – mais toujours dans une certaine retenue, en raison de la nature du travail de diplomate –, on termine tout cela avec un imprévu si important, si majeur, qu’il n’est rien d’autre que particulièrement tiré par les cheveux. Certes, cela fait progresser l’intrigue, tout en ouvrant royalement la voie à une troisième saison, mais The Diplomat erre ici beaucoup plus près du territoire d’House of Cards que de la réflexion intellectuelle de The West Wing. Est-ce une bonne ou une mauvaise chose?
Efficace, satisfaisante, par moments franchement surprenante, la deuxième saison de The Diplomat plaira assurément aux amateurs de tractations en coulisses et de drame à saveur politique. À découvrir sur Netflix.