Le sang appelle le sang, présenté au Théâtre de Quat’sous et produit par le Théâtre de l’Opsis pour célébrer son anniversaire, est une oeuvre mise en scène par six équipes différentes. Luce Pelletier, directrice générale et artistique, a ainsi invité Sébastien David, Mélanie Demers, Martin Faucher, Geneviève Labelle et Mélodie Noël-Rousseau, sans oublier Olivier Morin, à travailler, tout comme elle, autour d’une scène de Macbeth.
Chaque équipe travaillait indépendamment l’une de l’autre et avait la liberté de choisir la traduction et l’adaptation du texte, ainsi que sa distribution.
On assiste donc à un laboratoire de création où cette même scène s’enchaîne six fois. Certains spectateurs pourraient s’attendre à un exercice monotone et répétitif, mais c’est tout le contraire.
Le spectacle débute de avec une interprétation et mise en scène plus collée à ce qu’on attend d’une scène tirée de l’œuvre de Shakespeare, puis nous entraîne dans une délicieuse escalade vers l’absurde.
Le poignard utilisé pour assassiner le roi Duncan est entre autres d’abord seulement mentionné par les interprètes, avant de devenir un accessoire, puis d’être balancé au bout d’une canne à pêche et même être dessiné au marqueur sur le corps d’un comédien. Chaque Macbeth et chaque Lady Macbeth possède sa propre couleur, et chaque metteur en scène nous offre une vision différente. L’exercice met vraiment en valeur le travail de mise en scène et malgré le tragique de la pièce, on s’amuse et on entend même le public rire à maintes reprises.
Pas de flafla pour nous distraire; la plupart des versions se déroulent sans décors ou avec un minimum d’accessoires ayant leur raison d’être. L’éclairage, quant à lui, est discret et efficace. Bref, l’objectif du Théâtre de l’Opsis, qui consiste à porter un regard neuf sur les classiques et de prioriser la direction des acteurs, est atteint haut la main; on a certainement envie d’en voir plus.
Le sang appelle le sang, avec Mikhaïl Ahooja, Sébastien Dodge, Kathleen Fortin, Maxime Genois, Maxime Isabelle, Macha Limonchik, Léa Noblet Di Ziranaldi, Catherine Paquin-Béchard, Anna Payant, Ève Pressault et Micha Raoutenfeld