Le vlogging, cet exercice consistant à publier de courtes vidéos diffusées sur les médias sociaux, pourrait avoir une utilité au-delà de l’envie de devenir une personnalité populaire en ligne; une nouvelle étude s’est ainsi penchée sur la possibilité que cette pratique renforce l’engagement des étudiants universitaires, en plus de s’assurer qu’ils ne trichent ou ne copient pas.
Les travaux en question, réalisés par des chercheurs des universités Charles Darwin et du Queensland, ont porté sur l’intégration de la plateforme de courtes vidéos Flip, de Microsoft, dans le cadre d’un projet de pilote de trois ans où l’application a été utilisée par des spécialistes universitaires.
Les conclusions ont été publiées dans l’Australasian Journal of Educational Technology.
Flip, qui a depuis été intégrée dans des tâches assignées via Microsoft Teams, un logiciel de vidéoconférence, permet aux professeurs de distribuer des mandats en utilisant des instructions en format texte ou vidéo; les étudiants, eux, peuvent répondre en envoyant leurs propres vidéos.
Un total de 10 spécialistes universitaires ont été interrogés à propos de l’utilité de cette plateforme dans un contexte d’enseignement aux cycles supérieurs, des défis associés à l’application, ainsi que des améliorations qui pourraient être apportées.
Selon les répondants, Flip a servi à évaluer les capacités des étudiants à s’exprimer dans un contexte de communication orale, en s’enregistrant alors qu’ils récitaient des poèmes et simulaient des conversations basées sur des scénarios de la vie de tous les jours.
Les étudiants ont aussi été invités à débattre entre eux en vidéo, en plus d’enregistrer des séquences où ils discutent de ce qu’ils ont appris dans le cadre de leur cours.
« Connecter » avec les jeunes
Aux yeux du principal auteur de l’étude, le Dr Seb Dianati, le consensus est que la plateforme est utile pour « connecter » avec les jeunes générations.
« Le vlogging correspond aux stratégies de communication avec lesquelles les étudiants sont familiers, notamment du côté des plateformes de médias sociaux comme Instagram, TikTok et Snapchat », a-t-il déclaré.
« En utilisant ces formats, cette méthode d’échange permet aux étudiants de demeurer connectés, d’échanger, et d’être investis dans leur apprentissage. Cela permet aussi de recevoir de la rétroaction continue et authentique de la part des pairs et des éducateurs, en plus de s’assurer que les évaluations sont personnalisées et constantes, ce qui fournit une expérience d’apprentissage plus interactive. »
Toujours selon le Dr Dianati, à l’époque de l’intelligence artificielle générative, de telles plateformes d’enregistrement et de diffusion de courtes vidéos pourraient permettre au personnel enseignant de vérifer l’authenticité du travail d’un étudiant, en plus de mieux évaluer ses compétences.
« L’engagement via l’interactivité offerte par le vlogging permet aux étudiants d’établir des liens concrets avec leurs pairs, mais aussi avec leurs enseignants », soutient-il.
« En plus de permettre de créer un environnement d’apprentissage collaboratif, cela offre aussi l’occasion d’améliorer la compréhension des étudiants en encourageant l’exploration commune, en développant la confiance en soi, et en offrant une méthode visant à assurer l’intégrité académique », a encore mentionné le chercheur.
De l’avis de ce dernier, le vlogging est déjà largement utilisé au primaire et au secondaire. « Mais aux cycles supérieurs, nous traînons encore de la patte. Je crois que cela s’explique en partie parce que les universités sont souvent plus lentes à adopter largement de nouvelles technologies, et il y a ici un risque de rater une occasion importante. »