Les faux contenus générés par l’intelligence artificielle ne sont pas aussi nombreux qu’on l’aurait craint, dans l’actuelle campagne électorale américaine. En fait, ils sont très minoritaires et peu influents.
Ils représentent à peine 7% des contenus analysés par le News Literacy Project, un organisme américain qui se consacre depuis quelques années à l’éducation à l’information, et qui a lancé cet été une compilation des fausses images et des fausses vidéos liées à l’élection présidentielle.
La crainte était pourtant grande qu’avec les avancées technologiques des deux dernières années, qui permettent de créer des images et des vidéos difficiles à distinguer des « vraies », la désinformation sur les réseaux sociaux ne s’en donne à coeur joie.
Or, même si les faux contenus générés par l’IA depuis cet été tournent majoritairement autour de Donald Trump, Kamala Harris ou Joe Biden, ces contenus n’en demeurent pas moins marginaux. Les faussetés analysées par le News Literacy Project sont en grande majorité des photos auxquelles on attribue un faux contexte, ou bien des extraits vidéos auxquels on donne une signification qu’ils n’ont pas. Les désinformateurs, conclut le rapport d’étape de l’organisme, utilisent des solutions « low-tech » et non « high-tech ».
En plus des formats qui sont conventionnels, les thèmes le sont aussi: en date du 30 septembre, près de la moitié (41%) de ceux recensés tournaient autour de « l’image du candidat » (de fausses informations sur son apparence ou sa réputation). Seulement 19% tournaient autour de sa popularité (la taille des foules et les faux appuis de célébrités) et 15%, autour de théories du complot.
Toutefois, ces contenus ont beau être « low-tech », ils n’en sont pas moins influents: le mois dernier, quatre faux messages de vedettes, dont Bruce Springsteen, annonçant (faussement) qu’elles appuyaient Donald Trump, avaient été vus au moins 10 millions de fois.
L’organisme américain en profite pour rappeler que, aussi convaincante qu’une image puisse sembler être, la première étape avant de la partager sur les réseaux sociaux devrait toujours être de vérifier la source, c’est-à-dire de vérifier qui nous l’a envoyé.