La congestion semble bel et bien de retour sur les routes du Grand Montréal; c’est du moins ce qu’affirme la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui, dans une note publiée plus tôt cette semaine, évalue à plus de 6 milliards de dollars les pertes en productivité associées à la densité de la circulation automobile dans la métropole.
Selon cette note, « les débits de circulation sont rapidement revenus à leur niveau prépandémique ». Ainsi, en 2020, la circulation sur les autoroutes du Grand Montréal représentait un peu plus de 80% de ce qui avait été observé l’année précédente; au dire de la CMM, en 2023, le « retour à la normale » était bel et bien complété, avec un achalandage représentant de 90 à 100% des niveaux enregistrés avant l’apparition de la COVID-19.
La CMM s’appuie également sur une étude réalisée par la firme INRIX pour affirmer que « la région métropolitaine de Montréal se classe au 2e rang des villes canadiennes les plus congestionnées, et au 30e rang mondial, avec une moyenne annuelle de 57 heures de temps perdu par automobiliste en 2023 ».
Ce temps perdu équivaudrait donc à un recul de productivité évalué à 6,134 milliards de dollars, affirme-t-on. Des coûts qui auraient été « multipliés par 6 en 30 ans », et qui ont « plus que doublé depuis 2008 ».
Au dire des auteurs de la note d’information, si les autorités politiques ne s’attaquent pas à cette situation rapidement, la productivité perdue dans les bouchons de circulation pourrait atteindre la coquette somme de 10 milliards de dollars d’ici 2030.
La solution? Investir dans le transport collectif, affirme la CMM, qui regroupe quelque 80 municipalités de la grande région de Montréal. Ce faisant, il serait possible de désengorger les voies d’accès et ainsi assurer une meilleure circulation des véhicules. Sans compter, évidemment, la réduction de la pollution (et donc l’amélioration de la santé publique), la diminution de l’usure des routes, la baisse du nombre d’accidents, etc.
Le hic, c’est que le déficit des sociétés de transport collectif du Grand Montréal avoisinait les 500 millions de dollars, selon des informations rapportées ce printemps par plusieurs médias, dont Le Devoir. Et qu’avec un déficit budgétaire de 11 milliards, le gouvernement Legault a indiqué à plusieurs reprises qu’il n’avait pas l’intention d’effacer entièrement cette coûteuse ardoise.