Et si nous avions besoin d’un peu de légèreté? Alors que Disney produit du contenu Star Wars plus rapidement que son ombre, généralement des séries télé qui se prennent beaucoup au sérieux, voilà que l’empire du divertissement (sans E majuscule) fait équipe avec un autre empire, de la construction avec des briques en plastique, cette fois, pour proposer Lego Star Wars: Rebuild the Galaxy, un divertissement sympathique qui plaira aux petits et aux grands.
Sur une planète sans histoire, un jeune homme réservé et résigné à vivre une vie ordinaire devient malgré lui l’architecte d’un rebrassage complet de l’espace et du temps. En retirant une certaine pièce d’un temple jedi, le voilà effectivement qui est transporté dans l’équivalent d’un autre univers. Les planètes sont différentes, les vaisseaux spatiaux également. Et que dire des personnages, dont l’allégeance et l’apparence ont parfois changé du tout au tout.
Ainsi, les soldats impériaux sont maintenant des Mon Calamari (pensez à l’amiral Ackbar), Darth Vader et Palpatine sont des Jedis blasés, Greedo a « tiré le premier » et séduit Leïa aux dépens de Han Solo… Sans compter le frère de notre personnage principal qui évoque maintenant Kylo Ren avec ses airs de Sith s’achetant du khôl. Et, bien sûr, Darth Jar Jar.
Les gens de chez Lego se sont en effet amusés et ont repris l’une des théories de la conspiration les plus rigolotes de l’univers Star Wars: celle qui veut que Jar Jar Binks, personnage insupportable de la prélogie, soit en fait un disciple du côté obscur de la Force et travaille secrètement pour les méchants. Cette fois, pas de doute à avoir, et « missa va vous faire mal », nous lance le principal intéressé.
L’ensemble de la chose se déploie sur quatre épisodes d’une vingtaine de minutes chacun. Et si l’on n’a pas le temps de s’ennuyer, surtout avec la liberté d’action octroyée par le fait que dans l’univers Lego, les choses sont déconstructibles à l’envi, et que certains effets d’animation ont vraiment l’air de morceaux de plastique qui bougent, par exemple – à preuve, toutes ces figurines qui courent comme… eh bien, comme pourraient tenter de courir des figurines de plastiques aux jambes inéluctablement droites –, on se demande rapidement si les créateurs n’ont pas un peu trop pigé dans le scénario de Lego: The Movie.
En effet, le principe demeure largement le même: un personnage sans histoire se rend compte qu’il possède un superpouvoir lui permettant d’utiliser les blocs composant son environnement pour créer de nouveaux objets et de nouveaux environnements. Dans le deuxième cas, on a ajouté une couche de peinture et affirmé que cela se déroulait « dans une galaxie lointaine, très lointaine », mais c’est à peu près tout.
Pour les enfants, ce Lego Star Wars: Rebuild the Galaxy devrait suffire comme objet de divertissement. Mais pour les adultes, au-delà de l’idée de se reposer les méninges pendant environ 90 minutes, on se demandera s’il ne faudrait pas plutôt renouer avec l’excellent premier film d’animation de Lego, justement, même si l’on est un amateur fini de sabres laser et de bruits dans l’espace.