Le titre est peut-être un peu ronflant: Survival, comme si l’évocation de la célèbre mission Apollo 13 n’évoquait pas déjà le danger, le risque élevé de mort pour les trois astronautes forcés de se débrouiller pour rentrer sur Terre, en 1970, après un grave accident.
On pourra aussi quelque peu lever le nez sur certains choix musicaux, la trame sonore suivant la formule consacrée, histoire d’exacerber les émotions des cinéphiles en rendant les choses plus dramatiques, plus tristes, ou au contraire plus joyeuses aux différents moments souhaités par le réalisateur Peter Middleton. Ou est-ce plutôt un coup des gens de chez Netflix, qui diffusent le tout?
Ce qu’il est impossible de reprocher à ce documentaire intitulé Apollo 13: Survival, cependant, c’est sa propension à quasiment abuser des images d’archives pour nous présenter les moments, petits et grands, de ce qui a bien failli devenir la première mort d’astronautes à l’extérieur de l’atmosphère terrestre.
Car ce n’est pas l’excellent film de Ron Howard, sorti en 1995, dont il est question: nous voyons plutôt les véritables astronautes, les véritables contrôleurs de vol et autres techniciens de la salle de contrôle, les vrais membres de la famille de Jim Lovell – y compris Lovell, sa femme et l’une de ses filles, sous forme d’extraits d’entrevues audio réalisées a posteriori.
Plus qu’un drame hollywoodien, c’est un drame extrêmement vrai auquel nous avons droit, avec de très nombreux témoignages, des extraits des bulletins télévisés de l’époque… Tout cela pour raconter les quelques jours où la NASA s’arrachait les cheveux afin de ramener ses trois astronautes sur Terre, sains et saufs.
Et Peter Middleton, qui s’est aussi entre autres intéressé à Charlie Chaplin, a tout à fait compris sa tâche: celle qui consiste à parler de l’aspect humain de la chose. Non pas de la question technique, de savoir ce qui a explosé, à quelle minute, à quelle distance de notre planète, ou d’autres considérations très scientifiques. Mais plutôt de parler de ces hommes et femmes extraordinaires, sur Terre comme dans l’espace, qui sont parvenus à canaliser cet esprit de coopération, cette inventivité, cette bonté qui fait de nous des êtres humains.
En un sens, Apollo 13: Survival est un hommage à la gentillesse et à la générosité de l’humanité. Car dans la froide et mortellement dangereuse immensité de l’espace, un constat est évident: les frontières disparaissent, les problèmes du quotidien également. Il ne reste que quelques milliards de grands singes avançant un peu à l’aveuglette. Et parfois, parfois, l’explosion d’un réservoir d’oxygène à bord d’un minuscule engin lancé en direction de la Lune est nécessaire pour nous le rappeler.