Si vous n’avez jamais eu l’occasion de jouer à Beyond Good and Evil, un titre culte d’Ubisoft datant de 2003, l’édition vingtième anniversaire parue récemment constitue le prétexte parfait pour s’initier à cet immense classique du jeu vidéo.
Malgré la démocratisation des outils technologiques et des moteurs de rendu 3D, il coûte de plus en plus cher de produire et de mettre en marché des jeux vidéo. C’est la principale raison pour laquelle la majorité des gros studios misent de nos jours sur des valeurs sûres, comme des suites de franchises à succès ou des formules éprouvées ayant fait leurs preuves par le passé, et ne prennent plus beaucoup de risques pour proposer aux joueurs des expériences qui sortent vraiment des sentiers battus, mais ça n’a pas toujours été le cas.
Développé par Ubisoft, Beyond Good and Evil était définitivement en avance sur son temps lorsqu’il est sorti en 2003. Combinant dans une même expérience différents genres de jeux (aventure, combat infiltration, exploration, course, etc.), le titre, conçu par Michel Ancel, le créateur de Rayman, a été très bien accueilli par la critique au moment de sa sortie, mais n’a malheureusement pas connu le succès escompté auprès du public. Ce n’est qu’avec le temps qu’il s’est hissé au rang d’œuvre culte, et pour cause.
L’héroïne de Beyond Good and Evil est Jade, une jeune photojournaliste secondée par Pey’j, un cochon humanoïde. Cet étrange duo doit travailler ensemble pour éventer un sombre complot extra-terrestre mettant en danger les habitants d’Hillys, une petite planète minière recouverte d’eau en grande partie. Non seulement cet univers de science-fiction est-il unique, avec une faune de personnages singuliers, des comédiens qui livrent leurs répliques avec justesse, et une trame sonore impeccable, mais le jeu aborde des thèmes peu fréquents dans les jeux vidéo de l’époque, notamment la propagande, les machinations politiques et l’écologie.
L’une des forces de Beyond Good and Evil est sa grande variété en termes de mécaniques de jeu. Exploration, infiltration, casse-têtes, courses, portions de plateformes et combats sont au menu. Puisque l’héroïne exerce le métier de photojournaliste, la prise de photos est un élément vital de l’expérience. En plus de documenter les preuves du complot, Jade doit photographier la cinquantaine d’espèces animales peuplant la planète pour le compte du centre scientifique en échange de crédits et de perles, avec lesquels on peut améliorer ses habiletés et son vaisseau.
Cette édition 20e anniversaire de Beyond Good and Evil n’est pas un « remaster » du jeu. Les textures en haute définition sont celles de la version HD paru en 2011 sur Xbox 360 et PS3. Le titre propose toutefois un affichage en 4K à 60 FPS cette fois-ci, et inclut certains tableaux inédits jusqu’à présent. La bande-son a été réenregistrée par un orchestre sous la supervision du compositeur original. Les problèmes de caméra, qui se place parfois dans de drôles d’angles, n’ont toutefois pas été corrigés, et sont toujours bien présents.
S’il trahit son âge par certains aspects, Beyond Good and Evil vaut encore la peine d’être joué au moins une fois dans sa vie. Maintenant, si on pouvait avoir des nouvelles concrètes de sa suite, qui semble coincée dans les limbes du développement depuis des lustres…
7/10
Beyond Good and Evil 20th Anniversary Edition
Développeur: Ubisoft
Éditeur: Ubisoft
Plateformes: Amazon Luna, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S/X (testé sur PS5)
Jeu disponible en français (textes à l’écran et voix parlées)