Cumuler les mauvaises nuits de sommeil pourrait faire augmenter les risques de développer une vaste gamme de problèmes médicaux chroniques. Voilà du moins la conclusion de chercheurs associés à diverses institutions américaines, qui se sont penchés sur des données recueillies par des montres d’entraînement Fitbit.
Les travaux en question, publiés dans Nature Medicine, portent sur les rythmes de sommeil de près de 6800 adultes ayant porté ladite montre au lit, ainsi que sur des données liées à l’état de santé des participants.
De précédentes études avaient déjà démontré que des gens souffrant de problèmes de sommeil chroniques étaient plus à risque de développer des troubles de santé mentale, y compris des problèmes cardiométaboliques et psychiatriques.
Mais, affirment les auteurs des nouvelles recherches, il était difficile d’établir un lien entre les deux, en raison de la façon dont les données sont recueillies – habituellement, les participants à de tels travaux portent des senseurs pendant qu’ils dorment, dans un laboratoire, pendant seulement quelques nuits. De telles démarches offrent peu d’opportunités pour accumuler des informations, soutiennent les chercheurs.
D’autres études se sont articulées autour des données fournies par les participants eux-mêmes, mais cette méthode est considérée comme étant peu fiable.
Dans le cadre des nouveaux travaux, l’équipe a souhaité recueillir des informations à propos de milliers de personnes, et ce, sur une longue période de temps. Pour atteindre cet objectif, les scientifiques se sont donc tournés vers la Fitbit, un appareil aisément disponible dans le commerce.
Ce gadget peut détecter les structures du sommeil en évaluant à la fois le rythme cardiaque et les mouvements des utilisateurs pendant que ceux-ci dorment, et ainsi déterminer lorsqu’une personne se trouve dans une période de sommeil paradoxal (où les rêves sont fréquents, par exemple), de sommeil profond ou de sommeil léger. Il est aussi possible d’évaluer la durée du sommeil, ainsi que les moments passés à se retourner dans le lit, ou avec les yeux ouverts.
Les chercheurs tentaient de découvrir des liens entre la qualité du sommeil et l’apparition de maladies chez l’ensemble des participants à l’étude. Ils ont constaté l’existence de ce qu’ils décrivent comme une association inverse entre le sommeil profond et le sommeil paradoxal et une augmentation des risques de développer une fibrillation atriale, l’un des problèmes cardiovasculaires les plus répandus.
Ils ont également découvert l’existence d’un lien entre l’irrégularité du sommeil et d’importants problèmes liés à la dépression, l’obésité, l’anxiété, l’hyperlipémie (un taux élevé de graisse dans le sang qui peut entraîner un athérome vasculaire, une importante cause de mortalité dans les pays riches) et l’hypertension.