Face à la possibilité que diverses nations installent des systèmes d’armement en orbite terrestre, ou même plus loin dans l’espace, des chercheurs de l’Université d’Exeter appellent la classe politique et les organisations internationales à se concerter pour contrer ce phénomène, notamment en s’appuyant sur les lois existantes.
Au dire de ces spécialistes, l’espace est effectivement un lieu de plus en plus militarisé, et il est possible que les hostilités s’y transportent, en cas de conflit sur notre planète. De fait, plusieurs nations ont déjà testé des armes antisatellites, alors que les milliers d’appareils en orbite pourraient être autant de cibles alléchantes dans le cadre d’une guerre.
La nouvelle étude, réalisée par le Dr Chris O’Meara, de l’École de droit de l’Université d’Exeter, s’intéresse à la façon dont les lois encadrant l’utilisation de la force par des États s’appliquent aux armes antisatellites, et cherche à déterminer si les nations ont effectivement le droit de les utiliser dans l’espace.
Selon l’auteur de ces travaux, les lois existantes encadrent bel et bien ces armes spatiales et leur utilisation, et qu’une meilleure compréhension de celles-ci aiderait les élus et les responsables militaires à éviter que des gestes de légitime défense ne soient perçus comme étant illégaux.
Comme le mentionne le Dr O’Meara, « l’espace est de plus en plus important, militarisé et occupé. Des pays et des organisations internationales comme l’OTAN et l’ONU tentent de déterminer quelles règles légales s’appliquent en orbite, et ce qui se passerait s’il y avait une guerre en orbite. Nous ne sommes pas dans la science-fiction à la sauce Star Wars: il s’agit d’une réponse nécessaire à propos de véritables inquiétudes concernant un futur conflit dans l’espace. Des pays placent des armes en orbite et cette menace potentielle ne disparaîtra pas de sitôt ».
Toujours au dire du chercheur, « pour l’instant, il est clair que nous n’aurons pas droit à un nouveau traité de contrôle des armes afin d’éviter la crainte d’une guerre dans l’espace, alors nous devrons nous appuyer sur les règles onusiennes existantes, ainsi que sur les lois internationales en place, et réfléchir à la façon dont celles-ci s’appliquent en orbite autour de notre planète ».
Le Dr O’Meara déplore d’ailleurs que « jusqu’à présent, nous nous sommes bien peu intéressés aux lois concernant les conflits, mais je suis d’avis que nous possédons déjà des outils, soit un ensemble de lois qui s’appliquent et qui établissent des normes de conduiteé Par contre, il est impératif de mieux comprendre comment tout cela fonctionne dans l’espace ».
Le spécialiste affirme également « qu’en l’absence d’un traité multilatéral de contrôle des armes antisatellites, les lois définissant le recours légal à la force, ainsi que le droit humanitaire, doivent être jugés comme étant partie intégrante du droit international venant limiter leur utilisation », et « qu’une meilleure compréhension des exigences en termes de légitime défense pourrait directement régler des questions liées aux craintes internationales à propos de la militarisation de l’espace, et à la peur d’une guerre entre nations dans ce contexte ».