Plus de deux ans après une unification forcée par l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est toujours populaire chez les habitants de ses États membres. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, lui qui réclame un soutien toujours plus important, en plus d’une adhésion au sein de l’alliance, perd des plumes, selon une récente enquête du Pew Research Center.
Ainsi, à la veille du 75e anniversaire de cette alliance servant autrefois de rempart face à la menace soviétique, et qui se retrouve aujourd’hui à soutenir de facto la lutte armée contre l’envahisseur russe, ce sont 63% des adultes sondés dans une majorité de pays membres qui en ont une opinion positive, alors que le tiers des sondés voient plutôt l’OTAN de façon négative.
Cet appui varie largement en fonction des pays d’origine des répondants: en Pologne, par exemple, qui s’est longtemps trouvée sous le joug de l’URSS, l’OTAN obtient la faveur de 91% des participants. Cette proportion chute à 64% en Allemagne, un pays autrefois divisé entre l’Ouest et l’Est; en France, à peine plus de la moitié (54%) des sondés vont dans le même sens, soit une proportion relativement similaire à ce qui a été constaté aux États-Unis (58%), au Canada (63%), ou encore au Royaume-Uni (66%) et en Italie (60%).
À l’autre extrémité du spectre, à peine 45% des Espagnols ont un avis favorable de l’alliance militaire; ce taux chute encore pour atteindre 42% en Turquie – un pays qui a longtemps entretenu des relations importantes avec la Russie, et qui joue encore les intermédiaires entre Bruxelles, Kiev et Moscou, à l’occasion –, voire même 37% en Grèce.
Zelensky et le dossier ukrainien
Après deux ans de guerre contre l’ennemi russe, le président ukrainien voit son étoile pâlir sur le Vieux Continent. Et l’une des baisses les plus fortes, selon le Pew Research Center, a été constatée en Pologne, le pays voisin, où depuis l’an dernier, le chef d’État a perdu l’appui de près de la moitié des personnes sondées. Ainsi, de 70%, l’an dernier, la confiance envers Zelensky est passée à seulement 48%, soit une baisse de 22 points.
D’ailleurs, 44% des Polonais interrogés jugent que Varsovie « en fait trop » pour soutenir l’Ukraine, dans un contexte d’accueil un grand nombre de réfugiés depuis le début de la guerre, mais aussi d’une importante dispute commerciale qui a notamment entraîné le blocage de camions ukrainiens à la frontière.
Aux États-Unis, malgré les dizaines de milliards d’aide militaire déjà annoncés par Washington, 24% des participants à l’enquête croient que la Maison-Blanche n’en fait pas assez pour soutenir l’Ukraine, mais 31% sont de l’avis opposé, et jugent qu’il est temps de serrer les cordons de la bourse.
Enfin, le dictateur russe Vladimir Poutine continue de s’attirer l’opprobre d’une grande majorité des personnes ayant participé au sondage: 73% disent ne pas avoir confiance en l’homme fort du Kremlin pour « poser les bons gestes » en matière de politique internationale.
Dans la foulée, 65% des répondants ont aussi une mauvaise opinion de la Russie, en général.
Et sans grande surprise, ce sont les partis de droite, voire d’extrême droite, en Europe, qui ont le plus tendance à faire confiance à Vladimir Poutine, notamment le quart des membres du Rassemblement national, en France, ou encore près de la moitié (45%) du parti d’extrême droite allemand Alternative pour l’Allemagne.