Ce ne sont certainement pas les « souls-like » qui manquent depuis quelques années. Si certains réussissent à ajouter leur propre personnalité à la formule, ce n’est malheureusement pas le cas de Morbid: The Lords of Ire.
Personnellement, je m’adonne aux jeux vidéo pour le plaisir, et le fait de mourir à répétition et de devoir refaire des dizaines de fois le même segment afin de venir à bout d’un ennemi si coriace que rien ne semble l’affecter ne m’en procure pas beaucoup. Je ne suis donc pas un énorme amateur des « souls-like » qui font rage depuis quelques années, mais cette mode ne semble pas sur le point de s’épuiser. Certains jeux apportent quelque chose de nouveau et de différent à la formule, comme Lords of the Fallen avec sa lanterne permettant de passer d’un monde à l’autre, mais ce n’est vraiment pas le cas de Morbid: The Lords of Ire.
Suite directe du RPG isométrique Morbid: The Seven Acolytes paru en 2020, Morbid: The Lords of Ire prend pour acquis que l’on a joué au titre précédent, puisqu’il n’offre aucune sorte de mise en contexte. Quand le jeu débute, on contrôle une héroïne aux cheveux blancs se trouvant dans une grotte, et sans savoir qui on est exactement ou ce que l’on fait là, on se lance à l’aventure. La seule façon de se situer dans l’histoire est de lire les textes affichés lors des écrans de chargement. On ne peut donc pas dire que l’accent soit mis sur le récit. On finit quand même par apprendre que notre mission consiste à tuer cinq dangereux acolytes faisant régner la terreur sur le royaume.
Les mécaniques de combat de Morbid: The Lords of Ire ne sont ni originales, ni particulièrement réussies. Elles alternent entre attaque légère ou lourde, esquive et parade, ce qui est assez standard. On peut s’accroupir et effectuer une attaque sournoise (et plus dévastatrice) en se faufilant derrière un ennemi. Des effets de feu ou de glace peuvent être appliqués à nos armes à l’aide de runes. On dispose également d’une pierre de Dibrom, qui peut être utilisée un nombre de fois limité pour regénérer des points de vie. Lorsque celle-ci se vide complètement, il faut prier à un sanctuaire pour la recharger, mais ce faisant, tous les ennemis précédemment tués sur le tableau reviennent à la vie.
On meurt à répétition dans Morbid: The Lords of Ire, comme c’est le cas avec la majorité des « souls-like ». Toutefois, contrairement à un Dark Souls, les contrôles ne sont pas aussi réactifs que l’on pourrait le souhaiter, et l’expérience s’avère plutôt frustrante. Parer au bon moment régénère de l’endurance, impacte la posture de l’ennemi et dévie les projectiles par exemple, mais il faut être parfaitement aligné pour parer, sinon, ça ne fonctionne pas. Les choses se compliquent encore lorsqu’on fait face à plus d’un adversaire simultanément. Au final, le titre ne nous donne pas les outils nécessaires pour affronter son niveau de difficulté impardonnable.
En dépit de ses créatures hideuses et des généreuses flaques de sang qui jaillissent lorsqu’on les attaque, les rendus de Morbid: The Lords of Ire ne tirent pas vraiment profit de la puissance des consoles actuelles, et ne seraient même pas impressionnants pour un titre de la génération précédente. Le bestiaire manque cruellement de diversité, et on a l’impression de toujours affronter la même demi-douzaine de monstres. Il y a en plus des déchirures d’écran, on est confronté à des problèmes de chargement des textures, et des bogues font que certains ennemis s’immobilisent au beau milieu d’un combat, comme s’ils étaient coincés dans le décor.
Je comprends qu’il s’agit d’une production d’un petit développeur indépendant, mais ça n’excuse pas le manque de finition générale de Morbid: The Lords of Ire, qui aurait mérité d’être encore largement peaufiné avant d’être lancé. Avec tous les « souls-like » disponibles en ce moment, il y a malheureusement très peu de raisons de se procurer celui-ci.
Morbid: The Lords of Ire
Développeur: Still Running
Éditeur: Merge Games
Plateformes: Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Windows, Xbox One, Xbox Series S/X (testé sur PS5)
Jeu disponible en français