En 2024, les investissements mondiaux dans les énergies vertes dépasseront les 2000 milliards — un seuil symbolique fort, mais qui est en phase avec l’évolution de la dernière décennie.
Le dernier rapport annuel de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) sur la question (World Energy Investment 2024), paru plus tôt ce mois-ci, montre en effet une croissance ininterrompue depuis 2020. De plus, en 2024, ce total de 2000 milliards représentera presque le double des investissements mondiaux dans les énergies fossiles (1100 milliards). C’est en 2016 que ces dernières avaient été surclassées pour la première fois et, depuis 2020, les investissements dans leur secteur n’ont augmenté que très légèrement.
Une des raisons est que les coûts du solaire et de l’éolien ont diminué continuellement depuis le milieu des années 2010 : autrement dit, pour la même quantité d’énergie, il en coûte de moins en moins cher de passer par l’éolien ou le solaire. Au point où leurs coûts sont passés en-dessous des coûts du charbon depuis 2020.
Un des deux bémols est que 85% de ces investissements dans les énergies propres proviennent d’une poignée de pays: la Chine en tête, suivie des États-Unis puis de l’Union européenne.
L’autre bémol est que, pour atteindre l’objectif de tripler la capacité mondiale en énergies renouvelables d’ici 2030 — une cible que s’étaient donnés les pays à la clôture de la dernière rencontre sur les changements climatiques, la COP28 — la marche est encore haute. Si tous les pays respectaient, en 2030, les cibles de réduction de gaz à effet de serre auxquelles ils se sont engagés — et ils sont loin d’être tous sur cette trajectoire — « ils atteindraient 70% de ce qui est nécessaire, en 2030, pour tripler » les énergies vertes à l’échelle mondiale, prévient l’AIE dans une note séparée.
L’AIE inclut dans sa liste des investissements tous ceux qui vont à des énergies renouvelables, de même que (c’est ce dernier élément qui n’est pas toujours pris en compte dans les autres méthodes de calculs) les technologies pour améliorer l’efficacité énergétique et les batteries.