D’abord lancé en exclusivité sur PS4 en 2020, Ghost of Tsushima aurait très vraisemblablement pu être couronné jeu de l’année s’il n’avait pas été en compétition contre un autre jeu de Sony, The Last of Us Part II (et même si un certain Hadès était aussi un excellent candidat). La délégation du studio Sucker Punch était tout de même revenue des Game Awards 2020 avec deux trophées dans ses valises: un pour le doublage japonais de son protagoniste et l’autre pour sa direction artistique.
Mis à jour pour la PS5 l’année suivante, puis enfin porté sur PC il y a quelques semaines, tient-il encore la route après près de quatre ans? En un mot: absolument.
Puisque la comparaison est déjà faite avec la licence The Last of Us, soyons d’abord rassurant en soulignant la qualité du port PC réalisé par Nixxes Software. La performance et la stabilité de ce Ghost of Tsushima n’ont rien à envier à sa version console. Absolument aucun problème technique n’a été rencontré durant la vingtaine d’heures de jeu consacrée à ce test.
Et si certaines textures trahissent l’âge du titre, sa direction artistique largement inspirée par les films de samouraï, et notamment par les chefs-d’œuvre d’Akira Kurosawa, n’a rien perdu de son lustre. La mise en scène et l’ambiance globale n’ont rien à envier à des références du genre comme Red Dead Redemption II.
Avec son interface discrète et sa carte remplie de quêtes secondaires extrêmement variées portées par des personnages crédibles, le jeu invite à l’exploration de son univers féodal japonais, rendant le monde ouvert immersif et toujours plaisant à découvrir. Petit coup de cœur: les arrêts dans des endroits propices à la contemplation pour y composer des haïkus.
Autre force du jeu: les combats recréent à merveille ceux des films dont il s’inspire, surtout lorsqu’on active le mode létal. Ce mode de difficulté fait monter en flèche les dommages causés par toutes les attaques et transforme les combats en élégantes danses macabres pourvu que vous ayez l’adresse nécessaire. En résultent des affrontements particulièrement réalistes où la mort frappe rapidement et où chaque esquive, chaque parade et chaque attaque compte. Il est raisonnable de dresser des comparaisons avec Sekiro de From Software.
La fragilité relative du héros encourage la discrétion et la planification, créant aussi des parallèles avec la série Assassin’s Creed quand vient par exemple le temps d’attaquer un campement ennemi. Quasi seul contre une armée mongole, votre personnage est poussé à utiliser un arsenal davantage associé aux assassins qu’aux honorables samouraïs s’il veut sauver un maximum de vies et repousser l’envahisseur. Mais si ça ne vous plait pas, rien ne vous empêche d’approcher l’ennemi avec confiance, katana à la main.
Notons aussi que diverses options permettent de rendre les combats plus faciles, par exemple en permettant le verrouillage des cibles, vous évitant d’éventuels coups portés dans le vide. Et si c’est plutôt une difficulté accrue que vous recherchez, il y a aussi des options pour vous comme le mode noir et blanc.
Ghost of Tsushima n’est pas demeuré exclusif aux consoles de Sony pendant quatre ans sans raison. C’est l’un des meilleurs jeux de sa génération. Le genre qui aide à vendre une console. Ses créateurs ont su puiser çà et là de bonnes idées qui se complètent et qui s’imbriquent dans un tout unique, sculpté avec passion. Le résultat est proche du sans-faute.
Ghost of Tsushima: Director’s Cut
Développeur: Sucker Punch Productions/Nixxes Software
Éditeur: Sony Interactive Entertainment
Plateforme: Windows (testé sur Steam)
Jeu disponible en anglais et en japonais (on recommande particulièrement la version japonaise sous-titrée, comme pour un bon film de samouraï)