Un État presque entièrement réservé aux maisons unifamiliales: en Californie, un total ahurissant de 95,8% des terres est réservé aux maisons unifamiliales, ce qui empêche la construction de bâtiments résidentiels plus denses dans ces zones, en créant du même coup un obstacle pour l’atteinte de l’égalité raciale et économique, révèle une nouvelle étude de l’Université de Californie à Berkeley.
Cette proportion comprend les régions incorporées et non incorporées de cet État américain. Lorsque l’on enlève les terres non incorporées (qui comprennent de vastes territoires peu peuplés) de l’équation, la proportion chute à 82%, ce qui demeure une proportion excessivement importante, dans un État souffrant d’une crise du logement et de plusieurs autres problèmes liés, rappellent les chercheurs.
Leur étude s’inscrit d’ailleurs dans la foulée de précédents travaux réalisés dans diverses régions de la Californie; à mesure que les zones réservées aux maisons unifamiliales prennent de l’expansion, la population blanche suit la même tendance, alors que la population latino diminue fortement.
En moyenne, les Blancs représentent environ 39% de la population des quartiers zonés à 87% pour des unifamiliales. Dans les zones qui n’englobent que ce genre de maisons, les Blancs comptent plutôt pour plus de 55% des résidents.
Par comparaison, les Latinos comptent pour approximativement 39% de la population californienne, contre 35% de Blancs, 15% d’Asiatiques, 5% de Noirs et 0,74% d’Autochtones.
Les auteurs des travaux affirment que ceux-ci sont les premiers à analyser le zonage pour unifamiliale dans l’ensemble de l’État. Cela représente 473 municipalités et 46 juridictions non incorporées à travers les 58 comtés de l’État.
Et à l’instar d’autres rapports similaires, les chercheurs ont constaté que le zonage est lié à l’accès à l’éducation, à la création de richesse, à l’obtention d’un diplôme, ainsi qu’à l’exposition aux produits polluants.
Les quartiers moins stricts, sur le plan du zonage, sont ainsi plus diversifiés, mais sont aussi davantage exposés à des risques liés à la pollution, engrangent moins de richesse, et sont liés à des possibilités scolaires moindres.
L’étude met ainsi de l’avant plusieurs graphiques montrant l’existence d’une relation entre le zonage et le revenu des ménages, le niveau de lecture et d’habiletés en mathématiques en quatrième année, le taux de graduation du secondaire, les possibilités d’obtenir un diplôme universitaire, l’exposition au plomb, et plusieurs autres événements d’une vie.
Par exemple, les chercheurs ont démontré que la littératie, en quatrième année du primaire, est de sept points plus élevée dans les juridictions où le zonage est au moins de 88% de maisons unifamiliales, comparativement aux lieux où ce zonage spécifique couvre 66% du territoire, ou moins.
Une relation similaire existe pour les habiletés en mathématiques, toujours en quatrième année.