En dépit de ses graphismes qui, sans être laids, ne tirent pas vraiment profit de la puissance de la PS5, Rise of the Ronin propose une histoire captivante remplie d’événements et de personnages historiques, ainsi que des mécaniques de combat parmi les plus profondes et satisfaisantes qui soient.
Se déroulant en 1853 alors que, après un bon siècle et demi de politique isolationniste, le Japon s’ouvre enfin au reste du monde, Rise of the Ronin a eu la bonne idée de camper son action dans une période peu exploitée par les jeux vidéo, et de mettre en vedette des personnages et des événements historiques ayant marqué l’Histoire de ce pays. Tous les habitants ne voient pas d’un bon œil l’arrivée de ces étrangers, et les tensions éclatent au grand jour entre les partisans du shogun Yoshinobu Tokugawa et les groupes de rebelles qui, de peur de perdre leur identité et leurs traditions, sont prêts à tout pour empêcher les rapprochements entre l’Orient et l’Occident. Le héros que l’on incarne devra choisir son camp entre les deux factions.
Rise of the Ronin est un jeu d’action et d’aventure qui évoque une sorte de croisement entre Nioh (un autre titre développé par Team Ninja) et Assassin’s Creed. Si on y retrouve les mouvements classiques auxquels ce genre d’expérience nous a habitués (attaque légère ou lourde, esquive, blocage des coups ennemis, combos, etc.), les mécaniques de combat, d’une profondeur exceptionnelle, exigent une certaine courbe d’apprentissage. On doit par exemple faire diminuer le ki d’un adversaire afin de lui infliger davantage de dégâts. Parer un tir d’arme à feu au bon moment enflamme notre sabre. Si un ennemi nous élimine, une vendetta s’enclenche alors, et il faut tuer l’agresseur pour récupérer le karma perdu.
On retrouve également plusieurs styles de combat dans Rise of the Ronin, chacun avec des combos et des attaques distinctes, parmi lesquels Tatsumi (l’art de dégainer rapidement), Shinto Munen (qui privilégie la puissance d’attaque brute et la charge frontale), Hayabusa (utilisant les combos et les mouvements rapides pour submerger l’adversaire) ou Aisu Kage (un style de combat qui cherche à prendre immédiatement avantage sur l’adversaire avec un barrage d’attaque). Certains styles sont davantage efficaces contre un type d’ennemi particulier, et on peut passer de l’un à l’autre en tout temps à l’aide du pavé numérique de la manette.

Le jeu met à notre disposition un arsenal incroyablement varié : uchigatana, épée double, lance, odachi, naginata, sabre, niuweidao, arc, shuriken, fusil, carabine et même un lance-flammes. Chaque arme peut être améliorée en passant par la forge lorsque l’on dispose des matériaux nécessaires, et possède en plus son propre niveau de maîtrise, qui augmente avec l’usage. Le grappin que l’on acquiert très tôt dans la campagne s’avère d’une incroyable utilité, et d’une grande versatilité. Il permet de se hisser en hauteur, d’agripper divers objets, comme des barils, et de les lancer sur nos ennemis, ou d’attirer un adversaire éloigné à portée de nos coups.
On acquiert de l’expérience lors des combats ou en complétant des missions. Lorsqu’on monte de niveau, on obtient des points servant de monnaie d’échange pour apprendre de nouvelles habiletés. L’arbre de compétences se divise en quatre sections, soit force, dextérité, charisme et intelligence. Chaque branche contient une vingtaine d’aptitudes à débloquer, allant de nouveaux combos en passant par l’augmentation des dégâts de nos attaques, la possibilité de mentir ou d’intimider ses interlocuteurs lors des conversations, la fabrication d’objets de renforcement ou d’altération, la communication avec animaux, et j’en passe. Chacun pourra donc faire évoluer le héros en fonction de ses préférences.
Ceux et celles qui aiment personnaliser l’apparence de leur avatar seront comblés avec Rise of the Ronin, puisque l’on compte des centaines de pièces de vêtements (souliers, gants, costumes, chapeaux), dont la fonction n’est pas uniquement cosmétique, loin de là. Chaque pièce d’armure accorde jusqu’à cinq bonus au joueur (butin supplémentaire, karma supplémentaire, gain de maîtrise d’arme améliorée, durée allongée des toniques, résistance aux brûlures, diminution des dégâts subis, etc.). Le titre introduit en plus une mécanique fort intéressante, qui permet de transférer les propriétés d’un item à un autre.

Rise of the Ronin propose un vaste monde ouvert à explorer. En plus d’un cheval très pratique pour couvrir de longues distances, on dispose également d’un planeur nous permettant de voler, et même d’attaquer les ennemis depuis les airs. Comme c’est toujours le cas dans ce genre d’expérience, on retrouve toute une gamme d’activités secondaires à accomplir : éliminer des fugitifs recherchés par le shogunat, rétablir l’ordre public dans des lieux contrôlés par des bandits, trouver (et caresser) les dizaines de chats cachés un peu partout ou prendre des photos de certains lieux. Ce qui est différent et original, c’est que chacune de ces activités renforce notre lien avec une région donnée, ce qui récompense le joueur.
Ce principe de lien est aussi à l’œuvre avec les nombreux personnages d’importance que l’on rencontre au fil de l’aventure. En choisissant une réponse qui leur plaît dans les dialogues, en les aidant dans leurs missions personnelles ou même en les soudoyant avec des cadeaux, on améliore notre affinité avec eux, ce qui procure toutes sortes d’avantages, comme des points de charisme ou d’intelligence, des pièces d’équipement et des armes uniques, ou de nouveaux styles de combat. Ceux-ci peuvent également nous seconder lors de certains objectifs, sans oublier qu’il est aussi possible de faire appel à deux autres joueurs en ligne pour nous prêter main forte lors des missions.
Sans être aussi mémorable (ou aussi beau) que Ghost of Tsushima, Rise of the Ronin offre une expérience d’une très grande qualité, et les joueurs s’amuseront ferme durant la soixantaine d’heures requise pour compléter le titre.
8/10
Rise of the Ronin
Développeur : Team Ninja
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Plateformes : Exclusivité PlayStation 5
Jeu disponible en français (textes à l’écran seulement)