Seuls le Canada, l’Argentine, le Brésil et la Russie, parmi l’ensemble des pays du G20, seront en mesure d’avoir une empreinte environnementale positive d’ici 2050, selon une nouvelle étude de l’Université de Sheffield.
À peine quatre nations sur les 20 du regroupement, donc, atteindront leur objectif du « net zéro », c’est-à-dire techniquement la fin des émissions polluantes. Ou, du moins, l’atteinte de ce « zéro » en compensant leur pollution par des mesures de mitigation.
Ce sont là les conclusions des travaux dirigés par le professeur Lenny Koh, et qui ont récemment été publiées dans Scientific Reports.
Cette étude, écrit-on, est la première à prévoir l’empreinte environnementale des pays du G20 au cours des 30 prochaines années, et met de l’avant la nécessité de mettre en place des activités économiques et industrielles qui soutiennent non seulement la croissance, mais qui ne drainent pas non plus les ressources essentielles de la planète, détruisent les écosystèmes et entraînent l’extinction de la vie sauvage.
L’étude présente aussi une nouvelle méthode servant à prédire les impacts environnementaux à l’aide de l’IA, ce qui pourrait être plus précis lorsque vient le temps de prévoir les futures tendances.
Les chercheurs ont utilisé une combinaison de trois modèles informatiques largement utilisés pour analyser des données historiques et en tirer des tendances. Ces modèles ont ensuite servi à alimenter un nouvel outil, basé sur l’IA, pour améliorer encore plus la précision de leurs prévisions.
Pour mieux comprendre les émissions polluantes et les tendances de chaque pays du G20 – les 20 nations les plus développées de la planète –, les scientifiques se sont appuyés sur certaines données bien précises, comme la consommation par habitant, la biocapacité par habitant (une mesure de la capacité des terres et des eaux de produire des ressources renouvelables, NDLR), les émissions polluantes par habitant, ainsi que la consommation de combustibles fossiles par habitant.
Ces variables, écrit-on, ont aidé à comprendre les tendances de chaque pays en lien avec son empreinte environnementale.
Les auteurs de l’étude estiment que cette méthode, soit la combinaison des trois modèles avec le nouvel outil basé sur l’IA, peut aider à évaluer les impacts potentiels de politiques publiques en lien avec l’environnement.
Le Brésil le plus vert, le Royaume-Uni le plus strict
De toutes les nations du G20, l’étude révèle que c’est le Brésil qui devrait avoir la meilleure empreinte environnementale d’ici 2050. Cela s’explique, dit-on, par une utilisation moins intensive des ressources, comparativement aux autres pays.
Et si le Royaume-Uni, par exemple, devrait toujours être dans le « rouge », le modèle prévisionnel indique que c’est le gouvernement britannique qui devrait atteindre la plus importante réduction des émissions carbone du G20, en raison des politiques climatiques strictes.
Et le Canada, lui? Comment un pays consommant encore de vastes quantités de combustibles fossiles, et produisant aussi une forme particulièrement polluante de pétrole, tiré des schistes de l’Alberta, peut-il atteindre le « net zéro » en 2050? Dans leurs travaux, les chercheurs évoquent la vaste croissance économique prévue pour ce pays d’ici les 30 prochaines années, en plus d’une plus importante biocapacité, notamment en raison de la grande ampleur du territoire canadien, comparativement à la faible population.
En gros, malgré son économie largement basée sur l’extraction de ressources naturelles et son importante quantité de pollution par habitant, le Canada disposerait encore des capacités environnementales et économiques pour inverser la tendance actuelle, affirme-t-on.
Toujours au dire du chercheur, « les implications de ces conclusions sont particulièrement importantes, non seulement en termes de politiques publiques, mais aussi en ce qui concerne les démarches visant à maximiser la durabilité à l’échelle mondiale. Il est urgent d’adopter des politiques environnementales robustes qui s’attaquent efficacement aux défis uniques auxquels sont confrontés les différents pays ».
« De plus, accroître la coopération internationale et l’appui envers les pays en voie de développement est crucial pour favoriser les efforts planétaires visant à réduire les empreintes environnementales et promouvoir le développement durable. »