Des chercheurs argentins ont réussi à « lire » les pensées des oiseaux en reproduisant les mélodies qui jouent en boucle dans leur tête, lorsqu’ils dorment.
Les scientifiques savaient déjà que l’activité électrique du cerveau d’un oiseau endormi concordait, à certains moments, avec celle observée lorsqu’il chante. Cette activité cérébrale nocturne fait même bouger les muscles de sa gorge et de sa poitrine, de la même façon que si l’animal était éveillé.
Or, dans leur étude publiée dans le journal Chaos —journal consacré aux « systèmes complexes » et aux « dynamiques non-linéaires »— les chercheurs ont voulu aller plus loin en mesurant, pendant le sommeil, le mouvement des muscles vocaux du Tyran quiquivi, un oiseau du Brésil et de la Guyane. Ensuite, grâce à un modèle physique normalement utilisé pour prédire les sons produits par un instrument à vent, ils ont pu recréer le chant associé à ces mouvements.
Les mélodies ainsi obtenues étaient très similaires à de réels chants d’oiseaux, ont souligné les chercheurs dans un article du magazine New Scientist. Par exemple, l’une de ces mélodies correspondait à l’air chanté par le Tyran quiquivi lorsqu’il se bat pour protéger son territoire. D’ailleurs, sur la vidéo de l’oiseau endormi, les chercheurs ont observé que ses plumes étaient alors relevées sur sa tête, comme pendant un combat contre un rival.
Ces résultats sont un argument de plus pour ceux qui croient que les oiseaux peuvent rêver comme les humains, même s’ils n’utilisent pas un langage formel. Les auteurs de l’étude proposent maintenant de répéter l’expérience avec d’autres oiseaux comme le rossignol, qui peuvent chanter plus d’une centaine de mélodies différentes. En comparant les chansons « éveillées » aux chansons « rêvées », ils pourront déterminer si le sommeil joue un rôle dans l’apprentissage des chants d’oiseaux.