Aux États-Unis, il y a moins d’arbres dans les quartiers à majorité afro-américaine que dans les quartiers à majorité « blanche non-hispanique ». Une situation qui nuit aux efforts visant à diminuer les décès attribuables aux vagues de chaleur.
Les arbres jouent un rôle important pour réduire la température ambiante lorsque la chaleur est excessive, rappelle le magazine Science News. En bloquant une partie des rayons du Soleil qui frappent le béton et l’asphalte, ces végétaux limitent en effet l’absorption de la chaleur par nos matériaux urbains. De plus, en évaporant de l’eau par transpiration, les arbres retirent de la chaleur de l’environnement.
Or, aux États-Unis, la distribution des arbres en ville est inégale d’un quartier à l’autre. Il en est sans doute de même dans beaucoup de pays, mais une étude publiée récemment dans le journal Urban Sustainability s’est appuyée sur les statistiques démographiques. Les chercheurs ont ainsi pu calculer qu’il y avait en moyenne 11 % moins d’arbres dans les quartiers habités majoritairement par des Noirs que dans les quartiers habités par des Blancs.
Dans ces quartiers plus favorisés, les arbres réduisent la température ambiante de 1°C contre seulement 0,8°C dans les quartiers noirs. Cet écart peut sembler faible, mais il a des conséquences mesurables sur la santé des habitants. Les scientifiques ont en effet évalué que les arbres permettaient d’éviter 632 décès par année dans les quartiers blancs alors que seulement 442 vies étaient sauvées dans les quartiers noirs —et ce, malgré des populations de taille similaire.
Avec les changements climatiques, les risques de vagues de chaleur extrême ont augmenté, et vont continuer d’augmenter. Chaque année, la chaleur tue 356 000 personnes à travers le monde. Planter des arbres dans les quartiers défavorisés serait donc une solution facile à envisager pour sauver des vies. Les chercheurs estiment que 1,2 milliard d’arbres supplémentaires aux États-Unis pourraient prévenir 460 décès associés à des problèmes cardiaques et 81 000 visites chez le médecin.