Bouger, bouger… toujours bouger, pour éviter la mort: Geometry Survivor a beau s’inscrire dans la mouvance des survivor-likes, son côté résolument rétro, sa musique, mais aussi son aspect parfois joyeusement chaotique en font un titre qui se démarque aisément du lot.
Développé et publié par Brain Seal, ce jeu adopte un fonctionnement vu des dizaines, voire des centaines de fois: à partir d’un vaisseau de base doté d’une attaque peu efficace, il faudra détruire des ennemis, récolter des points, monter de niveau, améliorer ses armes et ses protections. Le tout dans le but avoué de tuer plus d’ennemis… et de survivre au temps imparti, qui est ici de 20 minutes.
Sauf que, d’abord, il faut savoir que Geometry Survivor s’inspire de jeux comme Tempest, mais aussi Geometry Wars, autant de titres où l’on contrôle un vaisseau chargé d’anéantir des ennemis aux formes basiques dans un environnement numérique dénudé, le tout rappelant Tron, le film des années 1980.
Ensuite, cet environnement délicieusement rétro s’accompagne d’une musique électronique qui l’est tout autant. Quelque chose de simple, mais très efficace, qui vient adéquatement rythmer ce qui va rapidement s’apparenter à une course contre la mort, les ennemis se multipliant très rapidement. Oh, il est possible d’encaisser quelque coups, et les adversaires sont habituellement désintégrés en un seul tir. Mais ces mêmes adversaires ont tendance à se multiplier, et le moindre contact avec eux fait perdre un point de vie.
Sans faire trop attention à l’endroit où l’on se trouve, on peut rapidement voir sa partie se terminer. D’autant plus que les ennemis ont bien souvent tendance à se matérialiser très près de notre propre engin, ou carrément sur notre chemin lorsque l’on circule d’une extrémité à l’autre de l’arène. D’où cette idée de toujours être en mouvement. Les 20 minutes nécessaires à notre victoire pourront donc paraître beaucoup plus courtes, puisque notre regard ne sera non pas rivé sur le temps à écouler, mais plutôt sur ce terrain de jeu mortel où les menaces arrivent de tous les côtés.
L’un des aspects les plus déconcertants est peut-être cette série d’armes et de défenses dont le fonctionnement n’est pas parfait, dans le sens où ce quadruple laser géant, par exemple, peut bien sûr détruire des dizaines d’ennemis d’un coup, mais tant que ceux-ci se trouvent sur la bonne trajectoire. Ou encore ce bouclier qui protège contre un impact délétère, mais qui, une fois son « pouvoir » utilisé, aura besoin d’un long délai de « recharge ».
Bref, parvenir à la victoire ne sera jamais facile, d’autant plus que les combinaisons d’armements et d’habiletés spéciales vont varier à chaque partie, même si l’on peut « acheter » de nouveaux jets de dés pour tenter d’obtenir quelque chose de plus intéressant au moment de passer à un niveau supérieur.
Mais ce sentiment danger constant, cette action frénétique, sans oublier la musique endiablée (que l’on pourra remplacer par n’importe quelle pièce de synthwave un tant soit peu entraînante, voire du bon gros darksynth)… tout cela donne à Geometry Survivor ce petit goût de revenez-y.
Le hic, si tant est qu’il y en a un, est qu’une fois la partie remportée, une fois les vingt minutes écoulées, on a vu tout ce qu’il y a d’ennemis. Il n’y a pas, non plus d’autre arène ou habiletés à débloquer ou découvrir. Peut-être aurons-nous droit à du contenu supplémentaire, mais en attendant, à l’exception de courtes sessions où l’on se donnera 20 minutes, de temps en temps, pour une dose de violence couleur néon, on ne retournera pas nécessairement à ce titre.
Agréable, exigeant, mais un peu trop court pour son propre bien, Geometry Survivor vaut certainement les quelques dollars exigés pour son achat. Mais on regrettera peut-être, justement, le manque de possibilités de progression, une fois la victoire acquise.
Geometry Survivor
Développeur et éditeur: Brain Seal
Plateformes: PlayStation 4 et 5, Nintendo Switch, Xbox One et Series, MacOS, Android, Windows (testé sur Steam)
Jeu disponible en français (textes affichés à l’écran)