Le corps d’un adulte est composé de quelque 65 % d’eau. Et nous passons nos journées à boire, souvent en transportant – où que nous allions – le précieux liquide dans une bouteille. Lara Oundjian, danseuse, chorégraphe, scénographe et conceptrice de sons, examine ce qui se passe dans le corps d’une femme lorsque celui-ci ingurgite toute cette eau et, peut-être, en trop grande quantité.
Les spectateurs s’installent autour de la scène, sur des chaises ou à même le sol pour un spectacle d’une heure.
On se trouve au plus près des performances de l’artiste. Pas de fuite possible, sauf celle de l’eau. En guise de décor, une très grande bâche carrée qu’elle agite comme une vague immense, de fines feuilles de plastiques au plafond qui ressemblent à des nuages gorgés d’eau, la vapeur d’une eau qui boue et des récipients ou bouteilles dont une particulièrement grosse qu’elle tient en main et dont elle avalera presque tout le contenu.
Inutile de dire que cette eau devra ressortir d’une manière ou d’une autre. Leaky Immediations, ce sont les fuites qui résultent de cette circulation de l’eau dans le corps; circulation qui est non seulement visible, mais également sonore.
Sans provoquer d’inondation, l’artiste joue de ces fuites dans une chorégraphie performative et sonore, parfois douce, parfois proche de la transe. Tout un jeu érotique s’organise avec trois chevelures mouillées, celle de l’artiste et deux autres qu’elle agite dans les airs et sur son corps.
Le corps, les perruques, même le ciel dégouline de ces excès aqueux. La musique est rare et ce sont surtout les effets de l’eau sur et dans le corps qui se font entendre et qui rythment la danse.
Leaky Immediations
Chorégraphie, performance, conception sonore, scénographie : Lara Oundjian
Dramaturgie : Maria Kefirova, Sebastian Kann
Du 15 au 19 janvier 2024 au théâtre La Chapelle, à Montréal