Dans une grande maison aussi isolée que vide, un couple tente de retrouver ses repères. En fait, la femme du couple tente d’aider son mari, victime d’un violent accident et depuis largement catatonique, à retrouver la mémoire. Mais dans The Portrait, ce couple trouvera, dans le grenier de cette demeure, quelque chose d’aussi terrifiant que dangereux.
Réalisé par Simon Ross, qui signe ici son premier long-métrage, le film est un huis clos s’articulant autour de la notion d’horreur psychologique. Outre ce conjoint, Alex (Ryan Kwanten) qui ne parle pas et qui fixe le vide pendant des heures, la femme, Sophia (Natalia Cordova-Buckley) est confrontée à un autoportrait d’un peintre des années 1930 qui est toujours installé, bien en évidence, dans le grenier.
Ledit peintre semble ressembler comme deux gouttes d’eau à son mari, en plus de traîner, semble-t-il, un terrifiant historique de violence, y compris de violence sexuelle envers les femmes, en plus, dit-on, d’être un assassin. Pire encore, cette personne n’a jamais été retrouvée, et cette peinture semble être la seule image disponible de cet individu, les vieilles photos de famille où il apparaissait ayant mystérieusement disparu.
Alex est-il une réincarnation de ce tueur en cavale? Que se passe-t-il vraiment dans le cerveau de ce mari qui n’était pas si aimant que cela avant son accident? Sophia, dévorée par le remords et assommée par le stress et la fatigue découlant de l’aide apportée à son conjoint, est-elle en train de perdre la tête?
Si l’on avait d’abord été attiré vers The Portrait en raison de l’utilisation d’une toile, un objet peu courant dans les films d’horreur, et qui évoque également le jeu Layers of Fear, où un peintre célèbre explore sa folie et sa démence à travers des couleurs qu’il ajoute ici et là, avec violence, le film sait relativement bien tirer son épingle du jeu, en maintenant le flou sur ce qui se passe vraiment dans cette maison où Sophia pensait trouver refuge.
On regrettera peut-être que la sauce soit quelque peu étirée pendant une bonne partie des 90 minutes réglementaires de l’oeuvre. On espère que les choses dégénèrent un peu plus, que l’on tombe carrément dans l’irréel et le fantasmagorique. The Portrait ne coche peut-être pas toutes les cases, mais pour un premier film, le mandat est largement réussi. À découvrir, donc, pour un peu de fraîcheur dans un genre cinématographique légèrement usé.