Avec The Mageseeker, la licence League of Legends continue de diversifier son portfolio en misant sur une nouvelle collaboration avec un petit studio affectionné par la critique.
À l’instar du développement de Ruined King: A League of Legends Story (2021), confié au studio Airship Syndicate et reprenant les bases de Battle Chasers: Nightwar, The Mageseeker n’est pas l’œuvre des développeurs de Riot Games, créateurs de League of Legends. Ce sont cette fois les artisans du studio Digital Sun qui apportent leur pierre à l’édifice, après avoir fait leurs preuves grâce au sympathique Moonlighter.
On reconnait instantanément la patte graphique du studio espagnol, dont le pixel art inspiré des RPG d’un autre temps confère un charme visuel à l’aventure.
L’aventure, c’est d’ailleurs le pilier principal de The Mageseeker. Celle de Sylas, pour être précis. Magicien endoctriné puis emprisonné par un royaume particulièrement hostile aux pouvoirs surnaturels, on le découvre au moment de son évasion, dans une ville à feu et à sang où d’autres profitent du chaos qu’il sème pour s’adonner à des jeux de pouvoir dont il sera le bouc émissaire. Sylas, lui, n’a en tête que la vengeance contre ceux qui l’ont persécuté, à commencer par ses anciens compères, les Mageseekers, un ordre de mages soumis au pouvoir royal et dont le mandat est d’assouvir et d’éliminer leurs semblables.
Rapidement, il en viendra toutefois à constater l’évidence : pour renverser tout un royaume, il lui faudra des alliés. Et ça tombe bien, car les volontaires ne manquent pas parmi les mages, las d’être la cible de politiques radicales et meurtrières. Le scénario, sans être exceptionnel, parvient à capter l’intérêt quand il se dévoile.
Structurellement, The Mageseeker prend la forme une série de missions entrecoupées de cinématiques révélatrices et de visites dans la base que vous partagez avec vos amis rebelles, qui se développe au rythme du recrutement de nouveaux alliés.
Ces alliés vous permettent notamment d’acquérir de nouvelles habiletés, à l’exemple de nouveaux sorts, et d’accroitre votre force ou encore vos points de vie. Le tout en échange d’une ressource générique récoltée en ouvrant des coffres lors des missions et dépensée dans les temps d’arrêt.
Sylas entame l’aventure avec un éventail de sorts modeste et une réserve de mana extrêmement limitée, au point où il est souvent plus simple de réduire ses ennemis en bouillie à l’aide des chaînes qu’il conserve aux poignets, tel un souvenir de prison, plutôt qu’avec des boules de feu ou des projectiles glacés. Les combats, contre des ennemis qui arrivent en vagues, reposent conséquemment beaucoup sur l’esquive et les attaques au corps à corps, qui permettent de récupérer la mana dépensée et de remplir une jauge qui débloque un bonus temporaire de puissance.
Sylas a toutefois un as dans sa manche : il est capable de voler la magie des autres d’un simple clic. Voler la magie d’un ennemi permettra de l’utiliser une seule fois, mais sans le moindre coût.
Il est également possible de tirer profit d’un principe de polarité élémentaire : un sort de feu fera beaucoup plus de dommage contre un magicien qui manipule la glace et vice-versa. Chaque école de magie a son opposée et le choix des sorts à équiper avant une mission peut avoir un impact important sur le niveau de difficulté.
Un niveau de difficulté qui, d’ailleurs, manque parfois de constance. La première mission optionnelle que vous débloquez, par exemple, est probablement la plus difficile du jeu si vous tentez de la compléter dès que possible. L’expérience peut même être un peu décourageante. À l’inverse, au fil de votre montée en puissance, certaines missions peinent à offrir un véritable défi.
Une ambiance musicale réussie
La trame sonore de plus de 50 morceaux ajoute du cachet aux environnements et aux combats. Parfois sombre, parfois aventureuse et parfois mystérieuse, elle parvient régulièrement à accroitre l’immersion en trouvant le bon ton et des rythmes entraînants pour accompagner vos danses meurtrières. Aussi variée sur le plan instrumental que réussie, la musique est assurément une des forces du titre.
The Mageseeker peut prendre du temps à aimer. Les premiers combats manquent de diversité et peu d’habiletés sont disponibles d’entrée de jeu. Le temps consacré à la prise en main est un peu long et l’absence d’un système d’expérience limite le sentiment de progression. À cela s’ajoute une idée saugrenue sur le plan narratif : initialement donner l’impression au joueur qu’il aura des décisions à prendre alors qu’il n’a, dans les faits, pas vraiment de contrôle sur les intentions de son personnage.
N’empêche, quand on lui en donne le temps, on constate que ce départ un peu chancelant cache un jeu de qualité. La variété croissante du bestiaire et des sorts comble progressivement les failles, sans parler de la multiplication des ennemis, qui rend les combats plus divertissants. Les comparaisons de certains critiques avec l’incontournable Hades (Supergiant Games) sont généreuses; le calibre n’est pas le même, mais nul besoin de mettre la barre si haut lorsque le plaisir est au rendez-vous.
The Mageseeker: A League of Legends Story
Développeur : Digital Sun
Éditeur : Riot Games
Plateformes : Windows, Nintendo Switch, PlayStation 4, PlayStation 5, Xbox One et Xbox Series X/S (testé sur Windows)
Jeu disponible en français