Le nouveau roman de Michèle Vinet, Jaz, a été publié le trimestre dernier, aux Éditions de l’Interligne.
La mise en place de l’intrigue, si on peut parler d’intrigue, se passe correctement. On nous présente un peintre qui devient célèbre malgré lui et qui y prend goût. Son succès et son mystère le rendent charmant aux yeux de la fille de l’aubergiste qui s’en amourache alors que son père espère faire son pain et son beurre sur le dos ce l’artiste. Histoire souvent entendue.
La technique narrative se veut plutôt originale : on a l’impression, au début, que c’est l’inspiration de l’artiste qui nous raconte l’histoire. Le tout, assaisonné d’élans poétiques qui nous rappellent Le malaimant, un précédent roman de l’auteure. Mais les longueurs et les répétitions surviennent très tôt, ce qui ne donne pas trop le goût de poursuivre la lecture. À aucun moment, nous n’avons eu l’envie d’en savoir plus.
Pire, nous en avons eu rapidement assez d’une myriade de phrases dont les mots semblent avoir été associés n’importe comment, comme dans: « Il rayonne, le cœur dans la gorge. Une eau limpide au bout des cils. Il innove. Il déclenche des cyclones de sens, des hémorragies de ressentis des sérénades d’intelligence. (…) Un concert court sur ses veines. C’est le temps suspendu, l’allégresse revenue. »
Trop, c’est parfois pire que pas assez. Autant avions-nous recommandé au lecteur de se laisser emporter par Le malaimant¸ autant nous lui suggérons de passer tout droit avec ce nouvel opus.