Pour le quatorzième opus de son univers cinématographique, DC a choisi de mettre de l’avant un superhéros peu connu du grand public et de relater son histoire d’origine avec le film Blue Beetle, maintenant disponible en 4K, Blu-ray et DVD.
Ayant terminé ses études de droit à l’université de Gotham, Jaime Reyes, un jeune Américain d’origine mexicaine, rentre chez lui à Palmera City avec son diplôme en main, mais les choses ont bien changé durant son absence.
Son père a dû vendre son garage après avoir subi une crise cardiaque, et comme leur propriétaire a triplé le prix du loyer, la famille est sur le point d’être expulsée de leur maison. Jaime se fait alors proposer un emploi par Jenny Kord, l’héritière de Kord Industries.
Celle-ci est en désaccord avec les agissements de sa tante Victoria, qui a tourné l’entreprise vers la fabrication d’armes. Quand elle rencontre Jaime, elle lui confie une boîte en lui disant de la protéger précieusement, mais de ne surtout pas l’ouvrir.
De retour chez lui, poussé par la curiosité, Jaime ouvre évidemment le contenant et y découvre une petite sculpture de scarabée à l’intérieur. L’insecte s’anime quand il le touche, et va s’incruster dans son dos. En fusionnant avec le jeune homme, celui-ci développe des pouvoirs surhumains et deviendra un superhéros, connu sous le nom de Blue Beetle.
À part son protagoniste d’origine mexicaine et le fait qu’il mette la culture hispanique à l’honneur, Blue Beetle se distingue assez peu des autres films de superhéros.
À travers les déboires de la famille Reyes, le scénario aborde des sujets pertinents, comme les difficultés pour les immigrants qui tentent de gagner leur vie aux États-Unis, l’impunité avec laquelle les policiers traitent les gens des minorités ethniques, et même l’impérialisme américain durant le règne de Ronald Reagan, mais pour le reste, le long-métrage reprend plusieurs clichés du genre : un jeune homme maladroit se retrouvant avec des pouvoirs surhumains qu’il ne maîtrise pas, une corporation maléfique pillant les ressources des pays du tiers-monde et fabriquant des armes trop puissantes pour les mettre entre les mains de gouvernements mal intentionnés, et une lutte de valeurs entre les adeptes du matérialisme et ceux qui misent plutôt sur les relations humaines et les liens affectifs.
En dehors de l’action, la production possède aussi beaucoup d’humour, même si, au final, elle n’est pas aussi drôle que Shazam.
Visuellement, Blue Beetle a un petit côté années 1980, avec des éclairages au néon et une palette de couleurs vives, dominée par le mauve et le bleu électrique.
Sorte de croisement entre la tenue de Spider-Man et celle d’Iron Man, le costume du superhéros est plutôt cool.
Capable de matérialiser toutes sortes d’armes dans le feu de l’action, dont des épées, des fusils ou des canons d’énergie, il donne aux combats un aspect résolument spectaculaire.
Puisqu’il ressemble comme deux gouttes d’eau à la version dessinée de Jaime Reyes dans les comics, Xolo Maridueña (Cobra Kai) était le choix parfait pour incarner le rôle principal. Jouant l’oncle bricoleur et légèrement conspirationniste, George Lopez offre la performance la plus solide de toute la distribution, et il est la source principale d’humour à travers le film. Excellente comme toujours, Susan Sarandon semble toutefois un peu sous-exploitée dans la peau de Victoria Kord, la méchante de l’intrigue et la digne représentante du complexe militaro-industriel.
La version ultra haute définition de Blue Beetle inclut le film en format 4K, ainsi qu’un code donnant accès à une copie numérique.
Ceux et celles qui souhaitent en apprendre davantage sur la production seront servis, avec plus d’une heure de matériel supplémentaire.
Les sept revuettes que l’on retrouve sur l’édition explorent les trois itérations du personnage dans les comics, présentent la genèse du projet et les membres de la famille Reyes (avec un document se consacrant uniquement à la grand-mère), approfondissent les thèmes du long-métrage et les valeurs typiquement latines qu’il met de l’avant, parlent de la conception et de la fabrication du costume du héros ainsi que celui de Carapax, le vilain qu’il affronte, évoquent la composition de la trame sonore et le tournage à Porto Rico, et nous entraînent dans les coulisses de la scène où Jaime Reyes et le scarabée extraterrestre fusionnent pour la première fois, ainsi que celle où il défend sa famille contre les soldats de Kord Industries et des forces de la police.
Si Blue Beetle a raté son coup au box-office, ce n’est pas parce qu’il est mauvais, loin de là, mais simplement parce qu’à l’exception de sa saveur latine, le long-métrage ne propose rien qu’on n’ait déjà vu mille fois dans les autres films du genre. Pour cette raison, seuls les inconditionnels du personnage de Jaime Reyes et des histoires de superhéros y trouveront leur compte.
6.5/10
Blue Beetle
Réalisation: Angel Manuel Soto
Scénario: Gareth Dunnet-Alcocer
Avec: Xolo Maridueña, Bruna Marquezine, Becky G, Damián Alcázar, George Lopez, Adriana Barraza, Belissa Escobedo et Susan Sarandon
Durée: 127 minutes
Format : UHD (4K et copie numérique)
Langue : Anglais, français et espagnol
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