Le temps est-il venu, pour les biologistes et tous les autres, d’écrire une nouvelle synthèse de la science de l’évolution ?
Cet éventuel travail a déjà un nom : la Synthèse étendue de la biologie de l’évolution, une référence à la plus récente « synthèse », la Théorie synthétique de l’évolution, qui remonte au milieu du 20e siècle. À cette époque, les experts de plusieurs disciplines — biologie, mais aussi paléontologie et génétique — avaient senti la nécessité de remettre les pendules à l’heure, alors qu’un siècle après Darwin, le bagage de connaissances s’était complexifié et diversifié. Or, depuis, se sont greffés à la science de l’évolution des secteurs comme l’embryologie et des savoirs au niveau moléculaire qui étaient impensables à l’époque.
C’était la raison d’une rencontre tenue récemment à la Société royale de Londres : vendre aux experts la nécessité de produire une nouvelle synthèse. Parmi les convaincus d’une réforme : ceux pour qui la synthèse actuelle est trop rigide, en particulier lorsqu’il s’agit d’expliquer le développement d’un organisme ou la plasticité d’un organe par rapport à leur environnement. Parmi les sceptiques : ceux pour qui l’actuelle synthèse continue de très bien fonctionner, comme en font foi les multiples avancées, de l’évolution des maladies infectieuses jusqu’aux troubles héréditaires. Ils ne sont pas ressortis avec un consensus et il y aura sans doute bien d’autres rencontres. (Quanta Magazine)