L’ex-président américain Donald Trump pourrait-il vraiment abattre quelqu’un sur la Cinquième Avenue, à New York, sans que cela affecte sa cote de popularité et ses intentions de vote, comme il l’avait lui-même annoncé lors de la campagne électorale de 2016? Une nouvelle enquête menée par le Pew Research Center semble lui donner partiellement raison.
Le coup de sonde, effectué avant la plus récente ronde de mises en accusation, en lien avec la tentative de M. Trump et de ses alliés de renverser le résultat de la présidentielle de 2020 et de conserver illégalement le pouvoir, indique effectivement que la cote de favorabilité de l’ex-locataire de la Maison-Blanche est largement demeurée la même au cours de la dernière année, bien qu’elle ait légèrement diminuée chez les républicains. Ceux-ci lui demeurent toutefois très largement fidèles.
Fidèles, oui, mais cela ne veut pas dire que le politicien a la faveur du grand public, ce qui inclut les électeurs démocrates et les indépendants: de fait, les données du Pew Research Center indiquent qu’entre juillet 2022 et juillet 2023, la cote de popularité de M. Trump a continué de diminuer, passant de 38 à 35 % d’opinions favorables, tandis que les opinions défavorables ont grimpé de trois points de pourcentage à leur tour.
Sans surprise, moins de 1 % des répondants ont dit n’avoir « jamais entendu parler » de Donald Trump. Difficile, pour un tel personnage, de passer inaperçu, après tout; qui plus est, un ancien président américain.
Chez les républicains, cependant, ils sont environ 66 % à juger favorablement celui qui est candidat à sa propre réélection; il s’agit d’ailleurs, à quelques points de pourcentage près, de ses intentions de vote en vue des primaires républicaines. Ses autres adversaires déclarés traînent de la patte, loin derrière. Son plus proche rival, le gouverneur de la Floride Ron DeSantis, obtient environ 17 % d’intentions de vote, selon les plus récents sondages.
Cette opinion favorable est toutefois en recul de près de 10 points de pourcentage comparativement à l’année précédente. Idem pour les opinions défavorables, qui ont grimpé de huit points pour atteindre 32 % en juillet de cette année.
Du côté des démocrates, on n’en démord pas: Trump recueille 91 % d’avis défavorables, une proportion inchangée depuis un an.
Pas mieux pour Biden
Devant ces résultats relativement inchangés, le président Joe Biden, lui aussi candidat à sa réélection en vue de la présidentielle de 2024, n’a pas nécessairement de quoi plastronner: sa cote de popularité est elle aussi en baisse, avec un recul de quatre points entre juillet 2022 et juillet de cette année, soit de 43 à 39 %.
Sa vice-présidente, Kamala Harris, jouit d’une cote de popularité encore moins bonne, selon les résultats du sondage, soit 36 %.
Mais le résultat est pire pour le président de la Chambre des représentants, le républicain Kevin McCarthy, et le président du Sénat, le démocrate Chuck Schumer: les deux hommes n’obtiennent que 25 et 27 % d’opinions favorables, respectivement.
Est-ce à dire que l’ensemble des grands noms de la politique américaine sont honnis des électeurs? Le Pew Research Center ne s’avance pas sur ce sujet, mais un récent article du New York Times indique que les démocrates comme chez les républicains, si l’on n’apprécie pas nécessairement les figures politiques de son parti favori, on va tout de même lui offrir son appui, faute de mieux. Ou encore pour ne pas laisser l’autre camp l’emporter.