Plus d’un quart de million de réfugiés et de migrants ont traversé, bien souvent au péril de leur vie, la zone particulièrement dangereuse et accidentée de la jungle du Darien, a annoncé cette semaine l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), une agence rattachée aux Nations unies.
Dans une déclaration publiée sur le site web de l’ONU, on indique ainsi que ce nombre de traversées représente un record, alors que l’insécurité alimentaire, les impacts climatiques, la violence, la criminalité et le manque de perspectives économiques poussent toujours plus de gens sur les routes vers le Nord, dans l’espoir de trouver une vie meilleure.
La jungle du Darien, autrefois jugée infranchissable, est une vaste gangue de terre marécageuse et couverte d’épaisses forêts séparant l’Amérique du Sud de l’Amérique centrale, soit entre la Colombie et le Panama. Au dire de l’OIM, ce record de traversées, pour les sept premiers mois de l’année 2023, correspond déjà à l’ensemble des passages recensés pour l’année 2022, « qui était jusqu’alors le [nombre] le plus élevé de l’histoire ».
De ce quart de million de personnes, plus de la moitié sont originaires du Venezuela, a précisé l’OIM, ce pays étant toujours aux prises avec une grave crise économique, politique et sociale, sous la férule du président Nicolas Maduro.
On dénombre aussi 14 % d’Haïtiens et d’Équatoriens, mais aussi des Chinois, des Népalais et des Afghans, indique l’Organisation.
Devant cette croissance rapide du nombre de personnes se déplaçant vers le Nord, l’OIM, mais aussi l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, font appel aux « pays de la région pour adopter une approche globale, régionale et collaborative pour répondre aux besoins humanitaires et de protection des personnes en déplacement en Amérique latine et dans les Caraïbes ».
Comme le mentionne l’ONU, les gens effectuant cette traversée, traversée qui n’est bien souvent qu’une étape d’un périple de plusieurs milliers de kilomètres, « sont très vulnérables et ont besoin d’un soutien et d’une assistance vitale ».
Plus largement, afin d’aider à combattre ce phénomène d’une migration incontrôlée qui est accompagnée de son lot de dangers, les agences des nations unies réclament un « élargissement des voies d’immigration régulières », en plus d’un renforcement des systèmes de « détermination du statut de réfugié ». Il faut aussi, dit-on, assurer une meilleure stabilité des pays d’origine, pour éviter l’apparition des conditions poussant les habitants à cette longue migration, plaide-t-on.
« L’urgence de cette situation ne permet pas d’attendre ; il est de notre devoir collectif, et pas seulement de celui du Panama, d’apporter des solutions humaines et durables qui empêcheront de nouvelles tragédies », a par ailleurs déclaré Michele Klein, la directrice régionale de l’OIM pour l’Amérique centrale.